Bordeaux « cité bachique » par excellence rend hommage à Bacchus, le dieu du vin, de l’extase et de l’inspiration créatrice, au travers d’une grande expo à la Galerie des Beaux-Arts. Elle ouvre aujourd’hui jusqu’au 23 mai.

Ah Bacchus, le fameux dieu du vin de la Rome antique, et sa famille de faunes, centaures, nymphes et autres satyres ! Tout un imaginaire dionysiaque [de Dionysos, son équivalent grec] repris en abondance dans l’art français du XIXe siècle... Avec force embrassades, enlacements, nus et scènes hautement suggestives qui font dire à Sophie Barthélémy, la directrice du Musée des Beaux-Arts, que « c’est tout le paradoxe de ce siècle : corseté en public, débridé dans l’intimité ».

Cela transparaît à merveille dans cette expo couvrant les trois niveaux de la Galerie, balayant tous les arts – peinture, sculpture mais aussi arts vivants et photographie – dans une perspective thématique pour montrer comment cet héritage du passé a peu à peu été transformé pour « montrer une femme nue sans que ce soit scandaleux »... ou presque !

Réunissant pour la première fois des pièces rares de collections publiques et privées, l’expo donne à voir des Corot, Gustave Doré, Géricault, Bourdelle ou encore Rodin qui valent le détour. Un beau panorama, érudit mais fort bien expliqué, qui donnera lieu à quantité d’événements satellites – concerts, spectacles, rencontres et même un colloque international. • SLJ

« Bacchanales modernes », tous les jours sauf mardis et fériés, 11h-18h, 3,50-6,50€.
www.musba-bordeaux.fr 

Photo : Clou du “spectacle”, ce marbre imposant de Pradier qui fit scandale en 1834. © RMN / Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda