Des limites de la gratuité dans le domaine culturel... Pris à la gorge par le déficit d’éditions antérieures, l’asso Allez Les Filles a lancé une campagne de financement participatif pour maintenir son festival d'été Relâche.

Comment c’était, l’été à Bordeaux avant Relâche ? « Avant, l’été, on se faisait chier. » Bon, ce sont les organisateurs du festival qui parlent ainsi en chœur, mais force est de reconnaître que, depuis la première édition en 2010, leur « festival mutant », toujours sur la brèche entre concerts, “Dancing in the streets” et autres siestes soul, et toujours gratuit, a donné des airs de fête au Bordeaux estival – touchant à la fois les Bordelais (qui l’ont élu Meilleur festival aux BDXC Awards), les touristes et même ceux qui viennent de loin pour voir leurs têtes d’affiche.

Seulement voilà : avec un seul objectif, utiliser la musique pour créer du lien, et un modèle misant sur la gratuité et le bénévolat, il a fallu six éditions avant que l’événement atteigne l’équilibre. Bien sûr, Ville et Métropole soutiennent... à hauteur de 45 000€ pour un budget total de 350 000€ (13%) pour les 45 (!) dates de l’été dernier. Seule la buvette fait le reste.

L’asso compte donc sur le soutien de tous pour maintenir la même richesse de propositions. En tout, elle a besoin de 25 000€ pour ne pas avoir à réduire la voilure. « C’est comme un référendum pour tester l’engouement du public, remarque Francis Vidal, le programmateur. Si chacun de nos 19 000 followers sur Facebook donnait un peu, ce serait facile. »

Ce n’est pas encore fait : à J-28, il manque quasi 22 000€... •

Sébastien Le Jeune

www.allezlesfilles.net et fr.ulule.com/relache-2016/

Photo : Sans le concours des internautes, le festival estival gratuit pourrait devoir réduire la voilure © Archives F. Cottereau / Sud Ouest