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A Place To Bury Strangers : L’ampli sur douze ! PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 29 Mars 2016 06:00

Plus forts que Spinal Tap* comme le veut leur légende, les Newyorkais de A Place To Bury Strangers ? Avis de gros son en tout cas pour le prochain Barbey Indie Club ce vendredi avec cette énorme formation noise. Entretien avec son leader, Oliver Ackermann.

 

 

Partout dans la presse, on vous voit estampillés depuis vos débuts « groupe le plus bruyant de New York ». Ça ne vous fatigue pas, à force ?
(rires) Whatever… [“peu importe”] Non, c’est intéressant dans le sens que ça fait parler les gens, certainement. Mais, personnellement, si j’entendais parler d’un groupe qui se vanterait de jouer super-fort, ça ne me donnerait pas envie d’aller le voir en live ! (rires) Plus sérieusement, notre musique ne se résume pas à du bruit, au contraire. En fait, tout est question d’expérimentations, de pistes qu’on suit jusqu’au bout. On part d’une idée qui nous paraît bonne et on tire le fil sans cesse jusqu’à l’étourdissement. Il y a de ça dans notre musique, comme une façon d’échapper au monde, à la réalité. Et en concert, c’est comme si on repartait de zéro avec la même idée, ce qui la rend différente à chaque fois. Et ça, c’est assez fun.

Vous avez vous-même qualifié votre musique de pop foutraque (“messed up pop”). Le chaos, c’est un prérequis ?
Non, au contraire, il s’agit de discipliner un certain chaos. Quand on tient ce fil dont je vous parlais, on doit être très prudent si on ne veut pas le perdre. Ce que je voulais dire par cette expression, c’est que notre ascendance commune, c’est la pop music, celle qu’écoutaient nos parents. Une base simple et efficace, qui vous donne envie de danser. Nous aussi, on veut partager du bon temps, mais pas comme tout le monde. Ce que nous faisons, c’est pousser cette pop plus loin, la rendre puissante au point que vous sentiez votre cœur battre très fort dans votre poitrine.

Plus encore que les précédents, votre 4e album « Transfixiation » (Dead Oceans, 2015) semble taillé pour le concert. Le final « I Will Die » sonne même comme un live…
Le live, c’est vraiment important pour nous. Les premiers disques étaient plutôt des albums “écrits dans ma chambre”. Là, la différence, c’est qu’avec Dion [Lunadon, le bassiste] et Robi [Gonzales, le batteur], on se connaît assez bien maintenant pour qu’on écrive tout ensemble avec une idée principale en tête : et en live, on fera comment ? Ça a atteint son sommet avec « I Will Die ». Juste une idée de base, mais une ambiance particulière – on était tous furieux, je ne me souviens plus pourquoi. L’enregistrement de la première prise a capturé un truc qu’on n’a pas été foutu de reproduire après, alors on l’a gardée. Et cette tension, on la retrouve aussi dans les concerts, c’est comme ça qu’on arrive aux résultats les plus cools, les plus dingues.

Là, la formation a l’air stabilisée mais vous avez beaucoup changé de lineup autour de vous. Est-ce à force de leur donner des coups de guitare ? [Ça lui arrive très souvent dans le feu de l’action en concert]
(Rires) Non, et ce n’est pas que mon caractère non plus. C’est surtout cette foutue ville, New York, qui veut ça. Une ville de transition vers une vie meilleure, pour beaucoup. Certains sont partis, c’est leur vie, je ne peux pas leur en vouloir. La chance de ce groupe, c’est d’avoir toujours trouvé des gens pour vouloir en faire partie et le maintenir à flot... •

 

Recueilli par Sébastien Le Jeune

À la Rock School Barbey vendredi 1er avril avec deux autres formations noise, les Britanniques Spectres et les Belges Räpe Blossoms, 20h30, 10€ (prévente)-13€ (sur place). www.rockschool-barbey.com
* Héros d’un faux rockumentaire culte (Rob Reiner, 1984) sur un groupe de hard rock sur le retour, dont les amplis n’allaient pas jusqu’à 10, mais 11.

Photo : “APTBS”, expérimentateurs géniaux dans la droite ligne de Sonic Youth et My Bloody Valentine © Dusdin Condren

 

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