Un vivier d’artistes conséquent et un public qui suit les yeux fermés : forte de ces constats, la Ville a mis le paquet avec son Aide à la création pour soutenir et mettre en avant une véritable “saison du street art” à Bordeaux.

C’est aujourd’hui que doivent être révélés les lauréats de la 2e session d’attribution du Fonds d’aide à la création pilotée par le directeur du 104 parisien, José-Manuel Gonçalvès. Mais dès vendredi, l’élu à la culture Fabien Robert montait au créneau pour souligner le fort axe “arts urbains” qui allait en ressortir. En tout, 39 000€ vont à six représentants et initiatives dans la discipline (au sens large), auxquels il faut ajouter une ligne budgétaire exceptionnelle de 25 000€ ventilés sur d’autres événements, sans compter le soutien en communication – puisé dans le Fonds d’aide à l’innovation. Et ça ne s’arrête pas là, puisque de nombreux autres acteurs ont suivi – Drac, Métropole, équipements municipaux, bailleurs, etc.

On avait déjà évoqué les deux gros rendez-vous graff & arts urbains : Transfert #6 dans l’ancien Virgin tout l’été, et Shake Well, le nouveau festival international de graff aux Bassins à flot. Pôle Magnetic, asso créatrice du M.U.R. de Bordeaux place Avissau, croque elle aussi une part du gâteau pour différents projets, dont la fresque pérenne qu’ont réalisé les Monkey Bird sur un mur de la Patinoire, qui sera suivie par d’autres interventions, de Rouge cette fois, dans le quartier Grand Parc.

Même le Fifib s’y met

Autres lauréats, Delphine Delas dont les fresques et mappings vidéo vont habiller Belcier à l’occasion du 20e anniversaire de la disparition de Marguerite Duras ; le Fifib, le festival du film indé de Bordeaux, qui achèvera cette longue saison street art en invitant du 15 septembre au 19 octobre le collectif La Plagiste à détourner des containers sur les bords de la Garonne ; et enfin, plus près de nous puisque c’est cette semaine, Chahuts, qui a usé de cette enveloppe pour faire plancher Jonas Laclasse sur des ateliers et interventions avec les publics autour de la diversité des langues – chacun pourra donc contribuer et apposer son mot préféré sur des plaques de rue détournées.

Tout bientôt, on verra également John Kviar réaliser une fresque dans la fan zone des Quinconces (10-12 juin), Julien de Casabianca poser ses détournements de toiles de maître sur l’ilôt Castéja (dès le 15 juin), ou encore nos Royal Béton s’offrir l’un des grands murs du gymnase L’Envol d’Aquitaine, juste à côté des Douves, en prélude au Zinefest #3, le festival du fanzine et de la micro-édition de l’asso Disparate (dès le 11 juillet). • SLJ

Photo : Il n’y a pas que du “pur” street art : ici, « Les Mots bleus », du pochoir participatif signé Jonas Laclasse pour le festival Chahuts © Corina Airinei