Télécharger Bordeaux7

L'édition PDF est mise en ligne tous les matins à partir de 7 heures. Cliquez sur l'image pour télécharger l'édition du jour.

Newsletter

Retrouvez-nous sur :

Facebook
Twitter
Flux RSS

Tryo de retour à Bordeaux PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 05 Novembre 2012 09:27

Après trois ans d’absence, le quatuor de reggae acoustique Tryo est de retour avec « Ladilafé », un 5e album brocardant notamment les traders, la France bleue-Marine ou encore l’écologie d’affichage sur le single « Greenwashing ». Entretien avec Guizmo et Daniel lors de leur passage promo à Bordeaux, en septembre.

 
Que signifie ce titre, « Ladilafé » ?
D. C’est un hommage à Patricia Bonnetaud, la fondatrice de Yelen Musiques, dont c’était le surnom (« elle l’a dit elle l’a fait »). C’est elle qui nous a découvert, propulsé et protégé dans ce monde féroce de la musique. Elle est partie en février cette année, après s’être battue contre la maladie. Mais même dans ces moments-là, elle nous donnait une belle leçon de vie, de joie et d’amour. Cette chanson, c’est notre façon de l’emmener partout sur les routes avec nous.

Avec « Greenwashing » et pas mal d’autres titres, vous restez dans la chanson engagée…
G. Je préfère le terme de chanson à texte plutôt que chanson engagée. On est d’une génération – avec Les Hurlements d’Léo, Mass Hysteria, La Ruda ou Zebda – qui a grandi dans la suite des pères de notre engagement, des gens comme Higelin ou Renaud, ou avant eux, les Barbara-Brel-Brassens. Cette façon de dire les choses, c’est devenu inné, c’est notre école. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne sera jamais de ces chanteurs de variété qui se soucient plus de leur coiffure que du monde dans lequel ils vivent.
D. Après, on parle de ce qui nous touche, des thèmes d’actualité à des choses plus universelles comme l’amour. On aborde même des sujets surprenants, comme l’homophobie dans le reggae. En ce qui concerne « Greenwashing », ça fait partie de nos valeurs, et on voit bien combien le sujet de l’écologie est mal abordé dans la société – et notamment lors des dernières élections. Nous, on ne perd pas espoir et on continue le combat, et on publie le bilan carbone de nos tournées, qui diminue de 5 à 10% à chaque fois.

Le son de l’album, en revanche, m’a paru plus travaillé, plus produit.
G. C’est vrai, auparavant, notre principale motivation pour enregistrer, c’était la scène. Souvent, le disque n’était qu’un prétexte, mais pas celui-là. Avec le temps, on a fini par s’habituer au studio, à affiner les choses et c’est devenu un vrai plaisir. Ensuite, une fois l’album sorti, il est en quelque sorte livré à lui-même et, nous, on retrouve notre moteur, la scène.
D. Sans compter qu’on a rencontré DJ Shalom sur la tournée de M, et on a voulu faire appel à lui sur un titre, « Nous Génération », qui parle du conflit de génération avec ces mômes qui porte le caleçon bas ou le string apparent, pour lui apporter une touche plus urbaine. Et, de fil en aiguille, il a apporté sa patte sur pas mal d’autres morceaux, dont « Jugement sans appel » qu’il a complètement réarrangée, c’était extraordinaire, alors on a décidé de l’emmener avec nous sur la tournée : c’est un multi-instrumentiste exceptionnel dont on souhaite vraiment exploiter à fond les talents.
 
Vous attirez-vous un nouveau public ?
G.
Oui, il y a toute une nouvelle génération qui nous découvre, à la faveur de nouvelles vagues de médiatisation. Notre public a toujours été très large, allant des collégiens aux ex-soixante-huitards en passant par des jeunes qui viennent avec leurs parents, et on est très fier d’avoir ce public-là.
D. Je crois que ce qui plaît aux gens, c’est notre proximité avec eux, quelque chose qu’on a toujours cherché. Même dans les grandes salles, les Zénith, notre but c’est d’amener la scène vers les gens – d’ailleurs on espère faire une prochaine tournée dans des salles plus petites. Après le concert, en tout cas, si tu nous cherches, tu nous trouves facilement, au stand de merchandising, à la console ou au bar. On ne fait plus nos stars à deux mètres du sol, on redevient de simples citoyens.
 
Y a-t-il des chansons qu’on vous réclame à chaque concert – je pense à « L’Hymne de nos campagnes », en particulier…
D. [rires]
Bien vu ! Oui, en fait, il n’y en a qu’une qu’on se permet de jouer chaque soir, c’est celle-là. « Merci France Télécom », moins. « L’Hymne », on a juste à démarrer les premières mesures et les gens la chantent à notre place !
G. Ce qui est impressionnant avec cette chanson, c’est que je l’ai écrite il y a 17 ans et qu’elle continue à vivre sa propre vie. Si, un soir, on a le malheur de ne pas la chanter, c’est le public qui la chante spontanément.

Et vous ne vous en lassez pas ?
G.
Non, au contraire. On est vraiment un groupe qui vient de la scène. Tant que j’aurai cette petite peur au ventre avant un concert, tant que je ressentirai ce frisson au moment où on va au devant du public, tant qu’on aura ces moments de partage, je ne me vois pas m’en lasser.
D. Pour nous motiver avant un concert, on fait toujours comme au début, on se prend dans les bras, cette accolade c’est un vrai rituel. Qui montre que 17 ans après, on est restés une bande de potes. Tryo, c’est avant tout une belle histoire d’amitié… palpable [sourire].

Des bons souvenirs de la Patinoire Mériadeck ? [où a eu lieu leur dernier concert à Bordeaux, en 2009, ndlr]
G
. Sûr, c’est là que j’ai fait ma première triple vrille !
D. Ah oui, le jour où t’avais oublié tes patins ! [rires].  •  

Recueilli par Sébastien Le Jeune. Photo Bernard Benant.

Tryo sera en concert vendredi 30 novembre, à 20h, 37€

 

 

La Une du jour

Newsletter

Copyright © 2024 CNEWS Matin Bordeaux7. Tous droits réservés.