A-Wa secoue ses racines : l'interview à la veille de Musik à Pile #18 |
Jeudi, 09 Juin 2016 06:00 |
Toujours plus large, le spectre musical balayé par Musik à Pile, dont la 18e édition se tiendra ces vendredi et samedi dans le joli Parc Bomale de Saint-Denis-de-Pile. Parmi les têtes d’affiche, A-Wa, trio de sœurs israéliennes mêlant folklore traditionnel yéménite et sonorités d’aujourd’hui.
On va plus que jamais danser sur les rythmes du monde ce week-end non loin de Libourne. Vendredi, breakbeat sauce gypsie avec Olivero & Sushisooshamp, electro-hip hop balkanique avec Soviet Suprem, chanson groovy avec Minuit les héritiers des Rita, electro/chillwave à l’australienne avec Møme... Samedi, entre autres gourmandises, les chants arabes habités de l’extraordinaire Bachar Mar-Khalifé (qu’on avait interviewé lors de sa précédente tournée, notre édition du 3 juillet 2013) et les énergiques A-Wa (prononcer « ey-wa »), auteures d’un splendide premier album, « Habib Galbi » (Tôt ou Tard), dont le single éponyme frôle déjà les 3,5 millions de vues sur Youtube. Entretien avec Tair Haim, l’aînée. Comment est né le groupe ? Le fait de travailler entre sœurs s’est-il imposé spontanément ? Alors quand on s’est retrouvées il y a cinq ans chez nos parents, le lien, l’amour entre nous, le sens des harmonies vocales très complémentaires, tout ça était intact. C’est comme ça qu’on s’est dit qu’il fallait qu’on monte un groupe. Si on a choisi A-Wa comme nom, c’est pour son sens en argot arabe : ça veut dire « oui » mais aussi « courage », « allons-y », et c’est souvent utilisé pour signifier « faisons la fête ! » Un nom arabe, court, positif et accrocheur, qui a le goût de notre musique. Pourquoi ce mélange des genres ? Et comment s’est passée la rencontre avec votre producteur, Tomer Yosef de Balkan Beat Box ? Ensuite, quand il s’est agi de trouver un producteur, on a refusé plein de propositions de gens qui avaient entendu nos premières démos. On s’est assises autour d’une table et on a fait une liste de critères : qui serait assez international, aurait une compréhension de notre amour pour la musique yéménite et aurait un sens du groove et du hip hop ? Le nom de Tomer Yosef nous est tout de suite venu à l’esprit alors on l’a contacté… par Facebook. On ne s’attendait pas à une telle réponse : « votre son est magnifique, il faut qu’on se voie ! » Dès qu’on s’est vus en vrai, ça a été un coup de foudre mutuel, et on a beaucoup appris à ses côtés. Le disque cartonne partout mais comment a-t-il été reçu en Israël ? Le fait de chanter en arabe, ou de porter des hidjabs roses dans le premier clip, n’était-ce pas des gestes politiques, engagés ? Recueilli par Sébastien Le Jeune Un soir 16€, deux soirs 26€ (24€ -21 ans) (+4€ sur place), dimanche cirque et musique en famille, gratuit. Photo : A-Wa marie à merveille tradition et modernité © Hassan Hajjaj |