Ces Bordelais qui s’exportent: Bordeaux-New York en planche à laver |
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Mardi, 06 Novembre 2012 08:00 |
Quatre ans déjà que Stéphane Séva a rejoint le célèbre Paris Washboard, grand représentant à l’étranger du jazz à la française depuis 25 ans, qui l’a amené sur les scènes du monde entier – et des États-Unis en particulier. C’est ainsi qu’il fut traîné, un soir à Manhattan, au Birdland, non loin de Times Square, «par un ami oiseau de nuit». Et les nuits sont chaudes au Birdland : le club légendaire mélange allègrement les visites impromptues de stars de Broadway, comme Liza Minelli dernièrement, les concerts de pointure du jazz, et les soirées ouvertes où chacun peut être appelé à jouer au pied levé. C’est ce qui s’est passé pour Stéphane Séva, dont les morceaux en français, accompagné de son washboard, ont remporté un tel succès qu’il a tapé dans l’oeil du programmateur du Django Reinhardt Festival. Et cette date n’est “que” la cerise sur le gâteau d’une tournée qui va l’amener, sous son nom ou invité dans la formation du clarinettiste Dan Levinson et dans celle du contrebassiste Doc Scanlon, pour huit concerts dans quatre états différents (dont deux soirs au Swing 46, temple des danseurs de lindy hop). Une belle réussite pour le Parisien de 42 ans installé près de Bordeaux depuis six ans «par amour de la région». En effet, le festival aligne les grands noms du swing. «Des gens comme Dorado Schmitt et ses trois fils, ou le saxo-clarinettiste Anat Cohen, précise-t-il : je suis très fier d’être convié parmi tous ces gens-là, avec cet instrument que je dépoussière au fur et à mesure.» Car pour Stéphane Séva, l’aventure du washboard a commencé depuis son enfance. Né d’un père musicien de jazz, c’est très tôt, dès l’âge de 8 ans, qu’il va se tourner vers l’insolite instrument, longtemps tombé en désuétude. À force de persévérance et de talent, Stéphane Séva a su s’imposer comme l’un des plus grands spécialistes français du washboard et, surtout, à réhabiliter plus encore la bonne vieille “planche à laver”. «Pour moi, c’est un plaisir d’écrire les lettres de noblesse d’un instrument oublié. Je l’avais choisi, je crois, pour son côté joyeux, dansant, qui met aussitôt de bonne humeur. Mais je veux aussi faire mentir ceux qui disent que c’est un instrument “frivole”.» Pour cela, il multiplie les projets qui sortent petit à petit le washboard du milieu du jazz, en travaillant avec des membres des Tambours du Bronx, du groupe d’electroswing Caravan Palace ou avec l’Orchestre symphonique national de Slovénie, où il jouera en avril prochain. Il travaille aussi sur un documentaire retraçant l’histoire de l’instrument né sur les rives du Mississipi. Mais pour l’heure, outre la tournée américaine, il profitera de ses retrouvailles avec ses acolytes américains Dan Levinson et le pianiste Ehud Asherie pour mettre un terme à son triptyque «Swing Ondulé» avec l’enregistrement du 3e album, à Brooklyn. • |