Ibrahim Maalouf met de la pop dans son jazz |
Jeudi, 07 Juillet 2016 06:00 |
Trop pointu, le jazz ? Voilà un peu une idée toute faite : il suffit de trouver une porte d’entrée. Orfèvre sur la pente ascendante, Ibrahim Maalouf a livré avec « Red & Black Light » la clé parfaite à son univers dans un album diablement dansant. De bon augure avant son concert du 13 juillet, au parc Palmer à Cenon.
De l’audace, toujours de l’audace. Dix ans d’audace ont suffi à hisser déjà le Franco-Libanais au firmament. De l’audace dans le jeu, dont les influences orientales ont marqué dans ses premiers albums – bien aidées par l’emploi de la trompette à quatre pistons inventée par son père Nassim, lui permettant de jouer des quarts de tons. De l’audace quand est sorti l’avant-dernier, « Illusions », qu’il a aussitôt proposé aux Victoires de la musique : bingo ! Une première du genre pour un album instrumental : la musique, c’est son langage. Universel. Audace encore avec la sortie simultanée de « Khalthoum », hommage à la diva égyptienne, et du présent album. Qui a longtemps squatté le top 5 des ventes et pour cause : l’album a la couleur et la saveur du jazz, avec une nette (omni)présence pop. D’entrée on est embarqué par le groove de « Free Spirit » et puis celui-ci ne nous lâche plus. L’hypnotique « Essentielles », l’éponyme et son clavier electro, « Escape » comme une éruption balkanique, jusqu’au sommet « Improbable », la pure patte Maalouf aux mélanges alchimiques. Pour finir en beauté cet album hommage aux femmes avec « Run The World (Girls) », reprise magistrale de... Beyoncé ! Bravo ! • Sébastien Le Jeune Ibrahim Maalouf « Red & Black Light (Mi’ster Productions), prix nouveauté Fnac, 14,99€
Photo : À 35 ans, Ibrahim Maalouf est déjà au firmament, bien au-delà des frontières du jazz © Denis Rouvre |