Après une longue gestation, le projet de la Vacherie de Blanquefort, en bordure du magnifique parc de Majolan arrive enfin au stade de l’ouverture. Ce week-end, on découvrira cette très originale “ferme urbaine et culturelle” à grands renforts de spectacles gratuits.

Un pied dans la ville, l’autre à la campagne : Blanquefort ne renie rien. Au contraire, elle fait un atout de sa situation privilégiée, avec sa vallée maraîchère, le vignoble médocain voisin, un lycée agricole parmi les plus grands de l’Hexagone. Alors quand, en 2008, l’opportunité s’est présentée d’acquérir et restaurer la grandiose bâtisse XIXe qui avait fait office de ferme modèle à l’époque et ses 8 hectares de prairie, ça n’a fait ni une ni deux. ?

« À ma connaissance, il n’existe que trois vacheries de ce type en Gironde et il s’agit de la seule restaurée, souligne le maire de Blanquefort, Véronique Ferreira. Encore fallait-il lui trouver un usage. Il y avait la volonté d’y réintroduire l’élevage afin d’en faire un outil pour aborder des notions comme l’agriculture, la nature, l’environnement, la biodiversité, le bien-manger, en particulier auprès de publics scolaires ou périscolaires. Mais nous ne voulions pas que ce soit artificiel. »

Bonjour brebis, poules, cochons...
La Ville a donc fini par dénicher un authentique éleveur prêt à reprendre le lieu en exploitation avec toutes les contraintes du cahier des charges fixées : gérer la prairie de manière raisonnée avec préservation de la flore, sans intrants ni machines, et accepter les visites extérieures. L’oiseau rare, c’est Julien Sarres, qui va débarquer à la fin de l’estive avec ses quelques 250 brebis laitières basco-landaises, plus quelques poules et cochons. Un habitué de l’agriculture naturelle (l’estive, période de l'année où les troupeaux paissent sur les pâturages de montagne,  est un bon signe) qui pourra vendre sur place les produits de son exploitation.

En contrepartie, il devra recevoir des groupes scolaires ou autres. « Mais ça ne lui posait aucun problème, il a toujours fonctionné comme ça, rassure l’adjointe à l’agriculture Isabelle Maillé. Quand il avait sa ferme dans le Médoc, il recevait aussi bien des maternelles que des écoles d’ingénieur. »

Et la culture dans tout ça
Voilà pour le volet agriculture et pédagogie par l’exemple. Mais le projet ne s’arrête pas là. « Comme du temps des trois éditions de notre Festival Nature, reprend le maire, nous voulions jouer sur le double sens de culture en français en lançant cette “ferme urbaine et culturelle”. » Ainsi, une fois par mois environ (pour ne pas non plus trop perturber la marche de l’exploitation), la Ville ou ses partenaires y programmeront des spectacles – de préférence en rapport avec la nature ou l’agriculture – ou autres animations – des marchés de producteurs locaux, des ateliers...

La journée d’ouverture, samedi, devrait donner une bonne idée de ce qu’on pourra y voir à l’année. D’un côté, du pur nature avec des balades en poney, des expos d’outils agricoles anciens, des démos de chiens de troupeau. De l’autre, des spectacles avec du théâtre équestre en musique (18h) et le désopilant « Prends-en de la graine » de la Cie des Plumés (photo de Une), entre cirque, musique et... poules savantes que Diane Dugart, la demoiselle du duo, élève elle-même. Pile dans le thème. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Samedi 10 septembre dès 11h30, gratuit. www.ville-blanquefort.fr 

Photo : Le bâtiment du XIXe siècle est situé sur 8 hectares de prairie en bordure du parc de Majolan © Ville de Blanquefort