Concrete Knives, rois de la pop béton |
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Jeudi, 29 Novembre 2012 08:01 |
«Au début, quand on a reçu le mail de Simon Raymonde, on a cru qu’il s’était planté de nom sur le programme, qu’il visait le groupe une ligne en dessous», se souvient Nicolas Delahaye, leader des Concrete Knives («couteaux de béton»), dans le tour bus qui les amenait vers une date à Londres mardi. C’est que, pour des Caennais fous de pop avec juste deux EP dans la musette, être le premier groupe français signé chez Bella Union n’aurait pas figuré dans leurs rêves les plus fous. Mais voilà : portés par le buzz, cet excellent groupe de scène repéré par le Lab des Inrocks a eu la chance de faire ses preuves à l’étranger, à Montréal et à Londres notamment, où le boss du label britannique est tombé raide dingue de leur musique. Après, tout est allé très vite : «Bella Union est dirigé par un artiste qui sait comment c’est, alors on n’a pas eu à faire de maquette, on nous a juste dit “Vous avez carte blanche, donnez-nous dix morceaux”. Alors on a bossé dessus avec Dan Levy, de The Dø, d’abord à Paris puis dans un gîte en Normandie.» Au final, un petit bijou de pop archi-spontanée, moins foutraque ou barrée que celle de leurs modèles, Clap Your Hands Say Yeah ou Cold War Kids, mais avec cette même fraîcheur, cette même créativité sans complexe. Où même les petites imperfections ajoutent au charme de l’ensemble : «On n’est pas un groupe de studio, on voulait à tout prix éviter le côté trop lisse, trop parfait pour garder l’énergie du live. Alors on a volontairement laissé de la vie sur le disque.» Un côté live qui les fait souvent sonner festif, limite fanfare de luxe, à la Architecture in Helsinki («Brand New Start») voire Vampire Weekend auquel on les a souvent comparés pour les incursions voyageuses de certains morceaux, «Truth» ou le diptyque «Africanize/Roller Boogie» en tête. Mais le plus frappant est l’absence de concession côté mélodies. Impeccables sur chaque titre, elles sont de la trempe des plus grands : les guitares affutées de «Greyhound Racing» ou de «Bornholmer», énorme morceau d’ouverture : Arctics Monkeys. «Blessed» ou le fabuleux «Happy Mondays» tout en crescendo : Arcade Fire. Réminiscences aussi tenues par la bonne alchimie entre les voix de Nicolas Delahaye et de Morgane Colas. «Be Your Own King» sonne familier, et pourtant cet album ne ressemble à aucun autre. Un sacré bol d’air frais. • Concrete Knives + Bewitched Hands, ce jeudi soir au Krakatoa (Mérignac), 20h30, 18€.
«De quel groupe majeur des années 1980-1990 faisait partie Simon Raymonde, co-fondateur du label Bella Union?» Les cinq gagnants pourront retirer leur CD directement à la Fnac Sainte-Catherine. |