Pour son traditionnel ballet de fin d’année, le Grand-Théâtre va faire plaisir autant aux petits qu’aux grands en accueillant dès ce soir et jusqu’au 31 «La Belle au bois dormant» dans une version Petipa rehaussée par Charles Jude.


Cette année, on a en effet droit à une superproduction, qui n’avait pas été donnée depuis plus de dix ans. Loin d’un simple et court «Casse-Noisette», ce monument de Petipa sur la musique de Tchaïkovski avoisine les trois heures ! Ce qui implique une logistique nettement plus conséquente, avec une rotation du Ballet de l’Opéra de Bordeaux et de ses étoiles pour être 60 sur scène chaque soir.

«L’avantage, c’est que ça permet de faire danser toute la compagnie, et même 15 danseurs supplémentaires, pondère Charles Jude, le directeur du Ballet. Et la jouer rarement m’a donné assez de recul pour corriger quelques travers et affiner l’ensemble en tenant compte de l’évolution de la technique des danseurs.» 
Mais, dès 2000, cette «Belle» partait avec de nouveaux atours, Jude n’ayant gardé que le coeur de la chorégraphie originelle. Un prologue rallongé, pour donner plus d’ampleur au personnage de la Fée Carabosse. Un premier acte complètement chorégraphié quand Petipa “meublait” avec des courses et des parcours. «Le 2e est entièrement ma création. À l’époque, les garçons étaient quasiment absents, et le Prince n’intervenait que pour l’adage et les portés. J’ai donc introduit des pas de deux et des variations pour les garçons.» Quant au 3e acte, y apparaissent en clin d’oeil au conteur les chats de Perrault et un Petit Chaperon rouge «avec un loup à la Tex Avery».

Finalement, ne subsiste dans son intégralité que la scène de «l’Oiseau bleu», son «morceau de bravoure», un grandiose pas de deux entre le Prince et son Aurore.
Autant d’ajouts qui charmeront notamment les plus jeunes. «J’ai conservé du très technique pour leur montrer la rigueur de la danse classique, mais ajouté de la fantaisie pour que tout le monde y trouve son compte.» Et son conte... • Sébastien Le Jeune



Ce soir, puis du 18 au 22, les 26, 28, 29 et 31 à 20h, matinées les 16, 23, 27 et 30 à 15h, 8-40€ (8-55€ le 31).

Photo : «La Belle au bois dormant», une véritable superproduction aux costumes chatoyants. © Anthony ROjo