Jusqu’à la fin de la semaine, l’artiste bordelais Thierry Lahontâa a les honneurs de l’exposition inaugurale du Soixante-neuf, un nouvel espace consacré à l’art contemporain installé au coeur du quartier des Chartrons.


Depuis début décembre, la galerie d’art contemporain Le 69 a ouvert ses portes dans le quartier des Chartrons, rue Mandron. Bel espace en rez-de-chaussée dont une partie est à ciel ouvert. À la tête de ce nouveau lieu, Michèle Blaise, formée à l’école du Magasin de Grenoble, ayant eu à coordonner six années durant le programme de la commande publique des œuvres d’art contemporain qui jalonnent le parcours du tramway sur l’agglomération bordelaise. 


Elle a confié l’exposition inaugurale au plasticien Thierry Lahontâa qui présente, jusqu’à ce samedi 21 décembre, un ensemble de quatorze peintures récentes rassemblées sous le titre «Faire bouillir de l’eau». «J’ai décidé de partir d’un scénario préétabli. Je me suis fixé un cadre en choisissant une unité de lieu, d’actions et de temps. “Faire bouillir de l’eau” correspond à une journée dans un endroit précis découpée en actions et activités toutes aussi inutiles et indispensables à mes yeux», explique généreusement le plasticien. 


Les peintures réalisées à l’acrylique, dont certaines sont rehaussées de collages renforçant les compositions, décrivent un environnement poétique, surréalisant, qui puise sa force dans l’inaction et l’ordinaire du quotidien. Il y est question d’un rapport au temps, à l’oisiveté, à la contemplation, d’une présence au monde et de la qualité du rapport que l’on entretient avec soi-même. 
Il y est aussi question de provocation. Thierry Lahontâa dit volontiers avoir choisi des formats de chevalet et avoir peint en pensant aux “arcachonades”. La peinture est un médium que l’artiste utilise assez peu en réalité, plus familier des installations, de la vidéo ou encore des volumes. Dans «Faire bouillir de l’eau», chaque œuvre est associée à une phrase, «Faire l’andouille», «Faire un piège», «Mettre la table»…, élargissant ainsi la dimension narrative du tout. Les quatorze peintures écrivent une seule et même longue phrase sur une rêverie ininterrompue. •

Camille Carrau


Photo : Le Bordelais Thierry Lahontâa investit le 69, un nouveau lieu d’exposition aux Chartrons. © Le Soixante-Neuf