Une fois la trève hivernale passée, le Rocher de Palmer reprendra de plus belle avec une programmation toujours aussi alléchante au 2nd semestre, dont il vient d’annoncer les principales dates. Une invitation à réserver au plus vite : certains concerts atteignent déjà la cote d’alerte !


Tour à tour pointue et rassembleuse, la 2e partie de la saison 3 du Rocher reste fidèle au projet d’origine. Sa programmation, toujours pilotée par Musiques de nuit et son directeur Patrick Duval, défend depuis les débuts du projet les esthétiques jazz et musiques du monde. Du monde, du beau monde, on en verra donc ces prochains mois dans la salle cenonnaise. Côté jazz, elle attaquera fort d’emblée avec Manu Katché le 31 janvier, l’énorme trompettiste italien Enrico Rava et sa Tribe le 9 février avant l’avalanche de mars : Kenny Garrett le 15, l’Erik Truffaz Quartet le 20 et la diva Patricia Barber le 23. Plus tard, on entendra des petites perles comme Louis Sclavis, plus libre que jamais dans son Atlas Trio le 18 avril, Kyle Eastwood qui démontre sans cesse derrière sa basse et sa contrebasse qu’il n’est pas qu’un “fils de” (Clint) le 24 mai, ou encore le mariage unique du jazz du trompettiste sarde Paolo Fresu et du pianiste cubain Omar Sosa, dont la dernière collaboration, «Alma», est un vrai bijou, à voir le 13 avril. 
Parfaite transition pour aborder la “world music”, l’autre point fort du Rocher. Là encore, le défilé est impressionnant : le Ghanéen afrobeat Ebo Taylor le 9 février, Lianne La Havas, la nouvelle reine UK de la nu soul, le 20, et Agujetas, un grand monsieur, non, un monument du flamenco authentique, qui ne voyage quasi jamais, à 75 ans le 22 février. En mars, un écart vers le blues-rock avec Beth Hart, puis nouvelle incursion dans la soul nouvelle avec Cody Chesnutt le 26, avant les Staff Benda Bilili, moins nature qu’avant mais toujours redoutables sur scène, le 29. La fin de la saison donnera aussi de beaux fruits avec notamment un Horace Andy plus reggae que jamais avec à ses côtés l’autre pointure jamaïcaine Johnny Clarke, le 3 avril, ou encore, le 23 mai, Bumcello, le duo qui secoue les frontières entre jazz et electro.


De la folk, de la chanson, de l’electro...


Mais, curieux de tout, Patrick Duval ne peut jamais se cantonner à des cases trop marquées – au point qu’on l’accuse parfois de marcher sur les plates bandes de ses petits camarades. La première raison est qu’une partie des propositions autres émane de programmateurs extérieurs : Allez les filles pour le garage indé des Datsuns le 28 janvier, Pluri Acts pour la machine à tubes electro à la mode Breakbot le 16 février, ou Base Prod pour La Rue Kétanou le 19 avril. La seconde tient au magnétisme du nouveau lieu : «Plus ça va, et plus les artistes eux-mêmes demandent à jouer au Rocher, note Patrick Duval. Le bouche-à-oreille fonctionne à plein dans le métier, et des gens comme Dionysos ou Wax Tailor ne voulait jouer que chez nous. Et ça continue : en ce moment, c’est un vrai défilé de tourneurs.»
Et c’est ainsi qu’on verra passer Angus Stone (tout seul) le 28 janvier, l’Allemande Sophie Hunger le 30, les BB Brunes le 5 février, Stéphane Eicher en plein virage tzigane le 21 mars, Jacques Higelin le 5 avril et Jean-Louis Murat le 9. Sans oublier deux grands noms du rap français, Médine le 23 mars et Kery James le 9 avril... Et un projet hors-normes, celui d’Arthur H et son «Or noir», une lecture musicale avec à ses côtés Nicolas Repac le 28 février.
Mais le Rocher n’en oublie pas pour autant les petites découvertes, avec son Salon de musiques, ses soirées Diva avec des concerts à 5€ seulement, ou ses fameuses siestes musicales. • 
Sébastien Le Jeune



La billetterie pour la grande majorité des dates est déjà ouverte : tél. 05 56 74 80 00 ou lerocherdepalmer.fr

Photo : Angus Stone en  janvier au Rocher © DR