En raison des loyers la plupart du temps trop élevés dans Bordeaux, trouver un atelier pour travailler et développer sa recherche lorsqu’on est plasticien n’est pas une tâche facile. Plusieurs collectifs proposent heureusement quelques alternatives qui permettent à la ville de rester un vivier artistique.


Il y a, bien sûr, la très connue Fabrique Pola, installée pour l’instant dans le quartier Bacalan, qui accueille, pour une durée d’un an renouvelable trois fois, 10 artistes dans des ateliers de 10 à 30 m2 individuels ou partagés, à 4,20€ le m2 par mois. Bien installé également sur la place de Bordeaux, l’Espace 29, derrière Gambetta, dispose de 35 places. Ici, le fonctionnement est un peu différent. Les artistes ne louent pas des surfaces de travail, mais s’associent et participent au projet global de la structure en signant un contrat qui leur permet de bénéficier d’un atelier. Outre l’émulation que génèrent le partage d’un même espace, la mutualisation des idées, des savoirs et des compétences, à cela s’ajoute très souvent la mise en commun des équipements et des outils. 
Rue de la Rousselle, dans le quartier Saint-Paul, deux rez-de-chaussée très profonds ont été investis et réaménagés par des artistes qui proposent eux aussi des ateliers à la location. Depuis 2009, au n°73, l’association Raymonde Rousselle occupe un garage d’une surface de 400 m2 agencé en trois parties distinctes, stockage, production et travail. Cette dernière étant la plus grande composée d’une quinzaine de places attribuées à des artistes qui s’affèrent du matin au soir et s’acquittent chaque mois individuellement d’un loyer de 69€. 



Petits derniers déjà très actifs

Dans cet ancien garage, les plasticiens ont tous la trentaine et une majorité d’entre eux fait partie du collectif La Mobylette, ayant pour vocation d’organiser des évènements culturels dans des lieux insolites, hors des circuits consacrés à l’art contemporain, allant ainsi au devant d’un plus large public. 
Début décembre, le 5UN7, logé au 57 de cette même rue sur près de 200 m2, ouvrait ses portes le temps d’une première exposition collective qui réunissait sous le titre «Autoexotisme» huit œuvres, installations, volumes, photographies, sculptures, collages, peintures… Créé par Simon Rayssac, Marc-Henri Garcia et Arnaud Coutellec, trois anciens de l’école des Beaux-Arts, le 5UN7 propose dès ce mois de janvier huit nouveaux ateliers répartis sur l’arrière de ce rez-de-chaussée refait à neuf pour un loyer mensuel de 100€. L’avant du local accueillera une programmation d’expositions conçue par les trois artistes à l’initiative de ce projet. • 
Camille Carrau

Photo : © David Balicki