Fidèle à lui-même, Le Carré-Les Colonnes propose avec la 6e édition de son festival Des Souris, Des Hommes de découvrir la crème des arts de la scène d’aujourd’hui. Local ou international, jeune public ou grand public, il y en a pour tous les goûts. De quoi en prendre plein les yeux ! 


Et à bien regarder le programme de l’événement qui débute ce mardi 15 janvier, on s’aperçoit que le festival, c’est un peu le reflet de toute la saison de la Scène conventionnée de Saint-Médard et Blanquefort, en condensé sur 15 jours. Exit l’orientation uniquement axée sur les nouvelles technologies, désormais ce sont toutes les nouvelles formes d’écriture scénique qui sont à l’honneur. «Pendant le festival, l’accent est mis sur l’international, avec bon nombre de spectacles en exclusivité ou quasi exclusivité sur le territoire national», précise Sylvie Violan, sa directrice, qui voit avec sa petite équipe pas moins de 300 spectacles par an afin de dénicher joyaux, raretés et découvertes. 

Ainsi, le «Theatre» de la Cie paneuropéenne Superamas, feu d’artifice total mêlant maintes disciplines, qui imagine une guerre civile en Belgique qui imposerait au Roi de faire appel à Kadhafi, le dictateur lybien, pour rétablir l’ordre. Le «Before Your Very Eyes», des Britanniques du Gob Squad, qui font vivre à des ados enfermés dans une cage de verre toute une vie en accéléré ! Ou le «Pendiente di voto» de l’Espagnol Roger Bernat, ou le théâtre participatif poussé à son paroxysme avec toute la salle équipée de boîtiers de vote électronique, un bel exercice de réflexion sur la démocratie. Ou encore le «Germinal» du duo franco-belge Goerger et Defoort, dont la recréation d’un univers en kit est bientôt complète au TnBA.


Parcours fléchés

Le jeune public n’est pas en reste, avec trois spectacles qui lui sont destinés, dont celui de clôture, «The Table», la marionnette britannique dans ce qu’elle a de meilleur, et la nouvelle création de la Cie associée La Petite Fabrique sur le texte de Nathalie Papin, «Le Pays de rien», dont la scénographie soignée annonce une pièce qui réjouira aussi les parents.
La création est, du reste, au coeur de l’événement, avec quatre nouvelles productions aquitaines à l’affiche, dont le très attendu «Oeuvre/Orgueil» de Renaud Cojo, l’autre artiste associé au Carré-Les Colonnes, et la «Plateforme», qui donnera à voir des créations locales en cours, des «works in progress».
Le tout parfaitement intégré au programme général, puisqu’on pourra profiter de certaines soirées pour voir, et la Plateforme, et plusieurs autres spectacles, avec même, dans certains cas, des navettes au départ de Bordeaux pour se rendre au Carré. En prime, un pass qui permet d’assister à deux spectacles pour 16€ seulement .• Tél. 05 57 93 18 93 ou www.lecarre-lescolonnes.fr

Sébastien Le Jeune


Photo : «Theatre», la nouvelle et énorme production de la compagnie européenne Superamas : le destin d’une Belgique en pleine guerre civile, du grand délire entre danse, théâtre et vidéo. © Bianca Brooke Martin