Le festival estival clermontois EuropaVox fait des petits avec une tournée hivernale destinée à promouvoir des groupes qui montent sur le continent. Parmi les 10 villes étapes, Bordeaux et sa Rock School Barbey, qui récupère un plateau prometteur demain soir.


C’est ça aussi, un festival d’été, un lieu où tout le gratin de la musique se retrouve et parle projets. Communs, en l’occurence, quand l’asso EuropaVox et la Coopérative de Mai, à Clermont, ont convaincu leurs homologues français – dont la Rock School Barbey – et européens de fonder l’EuropaClub. «L’idée, c’était de montrer que, partout en Europe, il y a de la bonne musique qui n’arrive pas forcément jusqu’à nos oreilles, indique Julien Demengel, d’EuropaVox. C’est une autre façon de penser l’Europe, pas uniquement centrée sur Bruxelles et l’administration.» 


Pour cette première édition, il n’est pas encore question de faire cette tournée hors de France – mais ça pourrait venir, et participer de l’essor de groupes hexagonaux à l’extérieur. En attendant, 10 salles dans toute la France mettront à l’affiche six groupes retenus par les grandes oreilles prescriptrices de l’un des festivals les plus européens du pays, avec le concours de tout l’EuropaClub – à raison de trois groupes par salle seulement. Ici, on ne verra donc ni Ewert and the Two Dragons, la perle estonienne de Talitres déjà pas mal vue par ici, ni les Wu-Lyfiens belges de BRNS, ni l’excellente pop rétro-country du Norvégien Mikhael Paskalev. Dommage.


Qu’à cela ne tienne, le plateau bordelais est loin d’être défavorisé, puisqu’il récupère deux des grosses têtes d’affiche de la tournée. Les Great Mountain Fire, que l’ami JD Beauvallet des «Inrocks» a assez justement comparé à des «Phoenix belges», ont dans leur besace un «Canopy» impeccable, le premier d’un quintet qui mériterait d’être nettement plus connu. Les Irlandais de Funeral Suits, très en vogue outre-Manche en ce moment, en bons héritiers des Editors, White Lies et autres Bloc Party. Et, pour faire passer tout ça, une bonne rasade d’Holograms, boule d’énergie post-punk suédoise bien ficelée. •

Sébastien Le Jeune


Demain jeudi soir, à Barbey, 21h, 10-13€

La Rock School Barbey, carrefour de toutes les musiques

De la même manière qu’à la Rock School on n’apprend pas que le rock, Barbey, la salle, est ouverte à des esthétiques très diverses. Bien sûr, le rock, le dur le vrai le tatoué, tient le haut du pavé. Défileront le pop-core québécois des Trois Accords portés par leur excellent dernier bébé, «J’aime ta grand-mère» (19/02), le punk celtique des Ramoneurs de Menhirs (2/03), le metal electroindus’ de Punish Yourself (9/03), le bon vieux hard des British de UFO (12/03), le wannabe Ramone précoce Vadel (16/03), les briscards du punk Les Sales Majestés (4/04), les petits cold-surfeurs biarrots qui montent La Femme (2/05) et, last but not least, le supergroupe – 18 musiciens ! – punk-alternatif Le Bal des Enragés (16/05).
Mais il y aura aussi de la chanson : en anglais avec le petite dernière de la galaxie Gainsbourg-Birkin Lou Doillon (15/03, photo), en français avec Rose, tout juste maman et déjà sur la route (2/04), en wallon pour le Flamand Arno (3/05). Du hip hop : le rap made in quartiers nord de Marseille de Psy 4 de la Rime (14/03) et deux grosses soirées avec Biga*Ranx (12 et 13/04). Et même du r’n’b avec Kenza Farah, qui n’arrête pas sa carrière finalement, malgré son crépage de chignon avec Léa Castel (25/01), et l’Algéro-Canadienne Zaho (20/04). Du dub-electrodub enfin, avec la nuit Dub Invaders, une co-orga avec Cubik pilotée par le High Tone Crew (9/02).

www.rockschool-barbey.com

Photo : À découvrir demain soir, le très bon groupe belge Great Mountain Fire. © DR