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Concert: Stone, le monde est (Angus) Stone PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 28 Janvier 2013 08:00

Après sept ans à courir le monde avec à ses côtés sa soeur Julia, l’Australien Angus Stone vole désormais de ses propres ailes. C’est avec en poche «Broken Brights», un puissant album folk-rock, qu’il débarque ce lundi soir sur la scène du Rocher de Palmer, à Cenon.


«By The Horns» pour Julia, «Broken Brights» (Discograph) pour Angus. Beaucoup ont vu l’année 2012 comme l’année du split pour le duo frère-soeur. En oubliant un peu vite leurs parenthèses respectives, «The Memory Machine» pour elle, suivant le «Smoking Gun» de Monsieur qui ne signait pas de son nom mais de Lady Of The Sunshine. «À l’époque, Lady, c’était comme une urgence, un besoin, un moment pour dire des histoires que j’avais écrites et qui ne collaient pas forcément au duo. Comme si j’avais découvert un secret que je gardais en moi et qui devait éclater au grand jour», se souvient le chanteur. 


Passagères incartades. Cette fois-ci, ça paraissait plus sérieux. Lassés de faire des grandes boucles à bord du même «Big Jet Plane» ? «C’est vrai qu’on a été sur la route un bon bout de temps tous les deux. Mais je crois qu’on en arrivait au même constat : quand on commence un projet, on sent comme un grondement en soi, cette excitation de la nouveauté. C’est ça qui commençait à nous manquer et qui a fait qu’on a préféré partir chacun dans notre direction. Mais, vous savez, rien n’est écrit dans le marbre...»



Les âmes de Bob et Neil

Voilà donc Angus seul maître de son destin. Heureusement, chez les Stone, le talent et la plume sont qualités partagées. «Broken Brights» est un album qui se reçoit d’un bloc, comme du temps du duo, mais dont l’écoute se mûrit pour en distinguer les aspérités, les reliefs. Au gré des chansons, de ballades saturées («End Of The World», «It Was Blue» ou le single «Bird On The Buffalo») en hymnes folk («Monsters», «Wolf And Butler»...), la singularité l’emporte sur la familiarité – pas tant celle du duo que les âmes de Bob Dylan et Neil Young qui y planent irrésistiblement.


«Young et Dylan, je ne crois pas qu’on puisse parler d’inspiration, c’est bien plus que ça. J’ai vraiment été baigné dedans, avec mon père qui passait sans cesse en boucle ses vieux vinyles. À ce rythme, ce n’est qu’une question de temps pour que cette musique soit dans votre sang, au point qu’on oublie qui en était à l’origine. D’ailleurs, quand j’écris et compose, je ne me demande jamais quel style ça doit donner. J’ai plutôt l’impression que c’est la chanson elle-même qui, telle un fantôme, m’emmène dans la bonne direction. Jusqu’à ce qu’elle sente – que je sente – qu’elle est prête.»



Invitation au voyage

Pas de vrais musiciens-modèles pour Angus, donc. Côté textes non plus d’ailleurs, ni songwriters, ni poètes pour imprégner cette douce mélancolie qui parcourt l’album. Au lieu de ça, des cinéastes : «Eux arrivent à me transmettre des émotions bien plus fortes, j’aime me plonger dans leurs oeuvres, me retrouvé immergé dans un autre monde... En particulier quelqu’un comme Wes Anderson, j’aime sa manière de voir le monde, de faire des films. À ma manière, j’aime voir mes chansons comme des courts-métrages, chacun avec sa couleur, comme des rêves couchés sur la toile d’un peintre.»


Une invitation à la rêverie, au voyage, rendue presque palpable par une production à la fois riche et délicate sur ces titres dépaysants que sont un «Be What You Be» très Vampire Weekend ou l’ouverture celtisante «River Love» – richesse qu’Angus se met maintenant au défi de reproduire en live en s’entourant de cinq multi-instrumentistes comme lui. Parce que, quoi qu’il fasse, l’homme a un besoin viscéral d’être transporté, de voyager. «Depuis tout jeune, je suis un navigateur, un marin des vastes mers – cette barbe que je porte, ce n’est pas pour me donner un genre (rires). Et naviguer, c’est ce que je ferai toujours.» Bon vent ! • 


Sébastien Le Jeune



Ce soir, à 20h30, 22€ sur place (réduit 18€), 20€ en prévente. Tél. 05 56 74 80 00 ou lerocherdepalmer.fr

Photo : Angus Stone, grand navigateur folk désormais seul maître à bord. © Ali Mitton

 

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