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Arts déco: la médaille sans son revers PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 29 Janvier 2013 08:00

Très instructive exposition que celle à l’affiche actuellement au musée des Arts décoratifs : «L’Art au creux de la main», rétrospective en 200 pièces de l’art de la médaille au tournant des XIXe et XXe siècles, dans une scénographie de Christian Lacroix.


Art mineur, celui de la médaille ? Certainement pas, à en juger par la qualité des pièces présentées en ce moment au musée de la rue Bouffard. Il faut dire que cette exposition est le fruit de la collaboration de l’établissement spécialiste en la matière, la Monnaie de Paris, avec d’autres établissements français (à Paris, Lille, Lyon...) dont le musée bordelais, qui a pour particularité de présenter des oeuvres de sa propre collection.

En tout, donc, ce sont quelque 200 médailles qui sont données à voir, non pas dans des salles séparées mais enchâssées dans l’ensemble de la collection permanente – ce qui a pour effet d’en rendre l’accès payant jusqu’à la fin de l’exposition. Le tout rehaussé par un éclairage, des vitrines et éléments de décoration signées Christian Lacroix, le conseiller artistique de la Monnaie de Paris. 


On apprend énormément de choses dans cette exposition très didactique, aux éléments regroupés par thématiques au rez-de-chaussée, avec un focus sur les commandes de la Société des amis de la médaille à l’orée du XXe siècle à l’étage. Cet art, porté par des talents multiformes (souvent ébénistes, sculpteurs, ciseleurs ou encore affichistes), perdait alors sa vocation commémorative pour gagner les faveurs de la bourgeoisie, qui s’en saisissait pour briller à moindre frais qu’un tableau de maître.



Support de pub

Signe des temps, elle est même devenu un support publicitaire – mention spéciale à la très drôle «Veni, bibi, vici» («je suis venu, j’ai bu, j’ai vaincu») vantant les mérites d’une boisson d’apothicaire mêlant vin de Bordeaux et extraits de feuilles de coca! 
Surtout, on s’aperçoit comment cette “École française” était en prise directe avec les styles et les préoccupations de son époque, comme on l’a découvert ces dernières décennies, se départissant progressivement d’un style classique pour évoluer vers le post-impressionnisme, l’art nouveau, puis l’art déco.

«Peu à peu, le listel (bord de la pièce en relief) disparaît, les modèles s’adoucissent, les techniques évoluent pour donner plus de profondeur de champ à l’ensemble, et les sujets changent également», note Jean-Luc Desnier, conservateur à la Monnaie de Paris. 
À la lumière de ces évolutions, la médaille reprend des couleurs – et même presque vie avec la reconstitution d’un atelier de médailleur de l’époque. Même s’il s’agit d’un art encore bien vivant. La Monnaie de Paris frappe toujours médaille, dont celle de cette exposition signée... Christian Lacroix. •

Sébastien Le Jeune

Photo : Christian Lacroix avait fait le déplacement en décembre pour présenter les vitrines de sa conception. © Sarah Rozan

 

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