Avec tout ce ramdam qui entoure l’ouverture en fanfare de l’Auditorium et le monde au rendez-vous des portes ouvertes, on avait presque fini par croire que la nouvelle salle était complète jusqu’à la fin de la saison. Il n’en est rien, et plein de belles propositions sont encore à saisir.?

Alors, certes, pas la peine d’espérer décrocher ne serait-ce qu’une place pour voir la mégastar chinoise du piano Lang Lang: le compteur est à zéro tout rond. Idem pour le premier “concert famille” programmé à l’Auditorium ce dimanche. 


En revanche, même s’il faudra peut-être jouer des coudes, ça vaut encore le coup de tenter sa chance sur certaines dates dont la jauge frise le ras-bord: Arama avec l’ONBA le 17 février, le «Salomé» de Strauss dans une nouvelle production signée Mireille Delunsch du 21 au 29 mars, la 4e de Tchaïkovski par l’ONBA avec le retour d’Alain Lombard à la baguette début avril, la «Passion selon Saint Matthieu» de Bach par Ryan et l’ONBA avec le Caius College Choir de Cambrigde mi-avril, «La Symphonie fantastique» de Berlioz par l’ONBA avec Capuçon au violon mi-mai, le programme tout en violon avec Vladimir Nemtanu et ses deux filles début juin, et la 7e de Beethoven avec l’ONBA dirigé par son fondateur Roberto Benzi.


Ne pas figurer dans cette liste ne signifie pas que les places seront légion le jour J, voire avant. Mais c’est une chance d’avoir encore la possibilité de réserver, par exemple, ce soir, pour le récital d’un des meilleurs interprètes de Rachmaninov, Nikolaï Lugansky, à 20h. Ou les autres concerts alléchants qui vont jalonner février: l’un des meilleurs ensembles baroques de France, Pygmalion et son choeur, lundi 11 pour «Hippolyte et Aricie» de Rameau en version concert, suivi mardi 12 par un autre grand événement baroque avec Peter Phillips et ses Tallis Scholars, tout en a cappella ; le violon solo de la virtuose Isabelle Faust pour illuminer Bach le 15. Il reste même quelques places pour voir l’Ensemble Intercontemporain de Pierre Boulez le 19, même si ce concert perd un peu de son lustre puisqu’on a appris que Boulez lui-même, souffrant, n’en sera pas. 


Les mois qui suivent sont aussi plein de concerts qu’on aurait imaginés complets et qui ne le sont pas, alors avis aux amateurs : on peut encore réserver pour entendre le jazzman Baptiste Trotignon le 28 mars, la célèbre soprane Karita Mattila le 23 avril et les trois soirées données par le grand maître de la viole de gambe, Monsieur Jordi Savall en personne, au cours de sa résidence en mai à l’Auditorium. •

SLJ 


Photo : De manière surprenante, des formations d’exception tel l’Ensemble Pygmalion n’ont pas encore l’assurance de faire salle comble. © Étienne Gautier