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Scènes: La «Manuf’», ex TNT, abat ses cartes PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 11 Février 2013 08:00

Sous l’impulsion de Frédéric Maragnani et de ses deux co-directeurs, Hervé Pons et Françoise Roux, l’ex-TNT achève sa mue pour se changer en Manufacture Atlantique. Une «saison de préfiguration», mais pas une saison blanche, avec en ligne de mire le renouvellement des publics.


Une nouvelle ère qui commence, qui n’est pas allée de soi. À leur arrivée, il fallait solder le passif de l’équipe précédente, la renouveler, et lancer des travaux pour redonner un peu de lustre à un lieu vieillissant. Des actions et des dépenses qui ont un temps fait jaser dans le Landerneau culturel bordelais. «Je savais bien qu’en tant que membre de la nouvelle équipe, de surcroît non Bordelaise, les choses ne seraient pas simples, mais de là à voir mon contrat affiché partout sur la place publique, je ne m’y attendais pas», regrette Françoise Roux, passée par la Maison de la Culture de Bourges puis celle d’Amiens. Face aux critiques, les nouveaux allaient choisir le silence. «Ça a peut-être une erreur, je ne sais pas, poursuit-elle, mais nous ne voyions pas trop ce que nous pouvions répondre tant que nous n’avions rien à montrer de notre projet.»


La première grande manifestation dans les murs, Novart 2012 – dont Frédéric Maragnani assurait la direction artistique –, a donc été accueillie comme «un soulagement». Une édition qui reflétait bien les orientations que la future Manuf’ en ordre de marche allait vouloir défendre, souligne Hervé Pons qui, lui, travaillait pour Arte avant de faire le grand saut dans l’aventure Atlantique : «Avec Frédéric, nous avions choisi ce thème des “inventeurs” parce qu’il traduit ce qui nous attire, ce qui nous motive dans ce nouveau projet: nous avons à coeur de défendre des nouveaux langages, de nouvelles écritures. Pas forcément de l’“avant-garde” mais toujours des artistes novateurs.» Et ce, qu’ils soient déjà affirmés comme Steven Cohen ou Daniel Linehan, ou émergents tels la Cie des Limbes ou le Collectif Crypsum. «On pouvait voir dans ce florilège tous les ingrédients qui font le “terreau du projet”, des écritures nouvelles dans tous les domaines, la scène mais aussi la musique ou les arts plastiques...»


Maître-mot, l’ouverture

Novart, un événement où l’on a pu constater une mixité des publics, plus variés qu’auparavant. Tant pour les représentations que pour la fête de clôture. Même chose pour les Rencontres du court (ou Festival 30”30’), dont la Manufacture accueillait fin janvier les dernières soirées et un final en fête. Autant de signes jugés «très encourageants» par la nouvelle équipe qui a fait le voeu de faire de la Manufacture un «lieu ouvert».


Ouvert sur toutes les pratiques artistiques, donc, mais aussi sur toute la ville et son agglomération. «Comme on a pu le voir avec les trois formes différentes proposées dans différents lieux par Daniel Linehan, ou par “La Bibliothèque des Livres vivants” de Frédéric Maragnani donnée, par exemple, dans le magasin Habitat, notre volonté n’est pas de nous enfermer dans notre lieu mais au contraire d’aller au devant d’autres gens, de les surprendre, de leur permettre de découvrir toute la diversité d’un artiste.» 
Une ouverture sur l’actualité aussi, avec des propositions à venir adaptées pour l’Escale du Livre, CinéMarges ou la Biennale de la Danse.


Et pendant ce temps, les travaux continuent avec encore pour maître-mot l’ouverture dans un quartier en pleine mutation : devanture plus présentable, hall et salle rafraîchis... et un jardin qui retrouve la lumière. Des travaux «partagés», conçus en concertation avec des associations locales et les compagnies en compagnonnage, les collectifs artistiques Crypsum et a.a.O ainsi que le collectif d’architectes et paysagistes Zéa. «Aux artistes de s’emparer du lieu, de le transformer ! Nous les invitons à inventer le lieu avec nous», s’enthousiasme Françoise Roux. Point d’orgue de cette ouverture nouvelle, le banquet littéraire au jardin, début juin, pour montrer qu’«on peut aimer l’expérimentation et les écritures fortes en restant joyeux». Tout un programme! • 


Sébastien Le Jeune


Laura au fil du son
Première à s’élancer dans la nouvelle programmation, la jeune Bordelaise Laura Bazalgette. Issue du Conservatoire et passée par le Cours Florent, celle qui a été assistante à la mise en scène de Frédéric Maragnani développe avec sa propre compagnie, Fond Vert, «une recherche sur les écritures contemporaines» – à son actif, plusieurs créations remarquées en plateau et à l’écran (le 104, le festival Confluences, le Palais de Tokyo...). Elle créera à la Manufacture «Séries» pour cinq comédiens (photo de Une) d’après l’oeuvre du Hollandais F. Van Dixhoorn, «trois poèmes qui dessinent une sorte de promenade», explique-t-elle. Avec une grande recherche de «climats sonores», façon bande-son de cinéma. Le son, fil rouge du travail de Laura, alias DJ Bagbad dans les soirées Colorsplash parisiennes, qui passera aux platines pour le bal de clôture de sa création, le 1er mars.


Les dates à retenir

Février:
Laura Bazalgette, création de «Séries» du 27 au 1er à 20h30 (19h30 le 28). En amont, rencontre le 16 à 19h à la Librairie Olympique, projections à la Manufacture le 21 à 19h30 et lecture rencontre de F. Van Dixhoorn chez Mollat, le 27 à 16h. Bal le 1er de 22h30 à 2h.
Mars: Les 30 et 31, Roberto Vidal, chorégraphe uruguayen invité dans le cadre du festival CinéMarges. Banquet avec le collectif Crypsum.
Avril: Ouverture de l’Escale du Livre à la Manufacture le 6, et reprise de la «Bibliothèque des Livres vivants». Le 12, autoportraits des 5 invités de la Biennale de la danse. Du 24 au 26, création de «Félicité» du Québécois Olivier Choinière, mise en scène Frédéric Maragnani.
Mai: Création de «Sanatorium» par la Cie La Chèvre noire, du 22 au 24 à la Manufacture.
Juin: «Jardins merveilleux», à la Manufacture les 8 et 9 par les collectifs a.a.O, Zéa et Crypsum.

Photo : Très représentatif du projet de la nouvelle équipe de la Manufacture, Novart mêlait créations contemporaines (en photo, l’une de celles de Linehan) et un désir d’ouverture, de partage et de fête. © Pierre Planchenault

 

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