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Cortex Athletico à Paris: Pour l’amour du risque PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 12 Février 2013 08:00

En 2003 à Bordeaux, Thomas Bernard ouvrait les portes de sa galerie associative Cortex Athletico. Dix ans plus tard, ce jeune directeur encore trentenaire s’apprête à ouvrir cette semaine en plein coeur de Paris son deuxième lieu d’exposition.


Transformée en SARL, la galerie bordelaise accompagne et défend douze artistes, dont certains sont diplômés de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et participe à plusieurs grandes foires d’art contemporain dans le monde. Avec cette ouverture, il s’installe au cœur du marché de l’art français devenu ces dernières années une place financière et d’expertise incontournable. 


Pour autant, Thomas Bernard ne choisit pas la facilité, en présentant le travail du jeune artiste Masahide Otani plutôt que celui d’un artiste confirmé, comme pour affirmer son rôle de tête chercheuse auprès des institutions et des collectionneurs. Même chose dans l’espace bordelais, qui accueille dès ce soir des oeuvres minimaliste de Pierre Labat, en collaboration avec la galerie ACDC. Entre deux rendez-vous et à la veille de l’inauguration parisienne samedi, il répond à nos questions. 



Vous avez répété pendant près de dix ans que vous n’ouvririez pas de galerie à Paris. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis?

Aujourd’hui, Paris est une plate-forme de plus en plus rapide. La Fiac, par exemple, est devenue la plus belle foire du monde, la fréquentation du Centre Pompidou a explosé. Nous devons coller à ce dynamisme et après avoir étudié de près d’autres villes, il est apparu que Paris était le meilleur endroit aujourd’hui.
 Par ailleurs, nous avons une base technique qui nous permet ce déploiement. Cortex Athletico est devenue rapidement une grosse galerie, elle doit poursuivre son développement. Bordeaux reste cependant notre port d’attache, et nous en sommes très fiers.



Que vous manque-t-il encore à Bordeaux que vous espérez trouver à Paris?

Des Parisiens! C’est aussi simple que ça si l’on schématise. Il est plus facile de rencontrer une partie importante de notre réseau européen à Paris, et c’est aussi un espace d’exposition supplémentaire, donc en capacité de montrer d’autres œuvres et d’autres artistes.



De quelle manière fonctionnera ce second lieu?

Je n’ai pas le choix de ce côté-là, c’est-à-dire que nous nous installons dans un quartier de galeries, nous devons donc nous mettre en phase avec leur fonctionnement. Ce sera donc une galerie autonome, plus simple que Bordeaux où nous ouvrons notre programmation à d’autres supports plus expérimentaux. La base technique, administrative et logistique sera bordelaise, ce qui nous permet d’être assez légers pour ce qui est de notre espace.


Quel chiffre d’affaires vous faut-il atteindre pour rendre ce projet viable?

L’enjeu de ce projet est la réalisation d’une fortune critique avant tout.



Les avantages et les risques d’une telle aventure sont de quelle nature? 

L’avantage est avant tout la vitesse de l’information. Les risques sont ceux d’une entreprise au quotidien, surtout dans un marché difficile aujourd’hui et très concurrentiel. Nous savons que beaucoup de galeries vont fermer dans les deux ans à venir. Nous devons donc être dans les meilleurs tout de suite.



Quel accueil vos confrères vous ont-ils réservé à l’annonce de votre venue?

J’en connais assez bien une bonne partie car j’administre notre comité professionnel. Ils sont curieux...



Et Cortex Athletico à Bordeaux dans tout ça?

Je travaille depuis plusieurs années avec Sophia Girabancas-Perez, et c’est grâce à elle que nous pouvons ouvrir à Paris, car elle est tout à fait capable de gérer Bordeaux en toute autonomie. Puis nous allons regarder comment les choses évoluent dans les deux ans à venir à Bordeaux et comment nous pouvons apporter une réponse à ce nouvel environnement. • 


Recueilli par Camille Carrau


Et ici, Labat
L’artiste Pierre Labat, dont le travail a déjà été montré à plusieurs reprises à la galerie ACDC avant qu’elle ferme ses portes à l’automne 2012, présente à la galerie Cortex Athletico (face au CAPC Musée d’art contemporain), un ensemble d’objets muraux et de sculptures inédites qui tiennent compte de la réalité des lieux.
Ni spectaculaires, ni autoritaires, les œuvres du plasticien ne s’imposent pas en général par la couleur ou l’utilisation d’un matériau surprenant. C’est même tout l’inverse puisqu’elles jouent le plus souvent avec les murs, les éléments d’architecture et la sobriété qui caractérisent l’espace d’exposition. Certaines donnent d’ailleurs le sentiment d’avoir toujours été là.
Tendance minimale en quelque sorte comme ces formes géométriques rectangulaires blanches qui semblent ne faire qu’un avec le mur blanc sur lequel elles apparaissent en relief. Que doit-on vraiment regarder? Ce rectangle blanc sur fond blanc? La surface délimitée par ce cadre en relief ou bien la totalité du mur? C’est aussi un des aspects de la recherche formelle chez Pierre Labat, entraîner le regard du spectateur à parcourir l’œuvre et aller au-delà.
Dès demain mercredi et jusqu’au 30 mars. Vernissage ce mardi soir à 18h30, à Cortex Athletico, 20, rue Ferrère.

L’exposition «Figures du vide» de Masahide Otani est à voir du 16 février au 30 mars au 12, rue du Grenier-Saint-Lazare, Paris 3e.

www.cortexathletico.com

Photo : Pour sa première exposition parisienne, Thomas Bernard fait le pari du défrichage en misant sur un jeune Japonais encore peu connu, Masahide Otani et ses oeuvres flottantes, «Figures du vide». © Cortex Athletico

 

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