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Carnaval des deux rives 2013 : Tout un monde de carnaval PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 13 Février 2013 11:35

En janvier, sitôt «Apache» créé à Tremblay-en-France, Hamid Ben Mahi s’envolait pour l’Afrique du Sud. Objectif : participer à la création des «Urban Ballets», un projet européen de parades urbaines dont le Carnaval des Deux Rives aura la primeur en mars.


Six ans déjà que la Cie floiracaise Hors Série qu’il dirige coordonne la grande parade chorégraphique du Carnaval des Deux Rives avec un succès croissant : une centaine de danseurs et danseuses étaient de la partie l’an dernier. Mais 2013 sonne véritablement le changement de braquet puisque, cette fois-ci, quatre pays et quatre pôles urbains sont directement impliqués : la France avec Cenon et Bordeaux (Musiques de Nuit/Le Rocher de Palmer et la Rock School Barbey copilotent l’événement), le Portugal avec Santa Maria de la Feira, l’Irlande du Nord avec Belfast, et l’Afrique du Sud avec Grahamstown. Ce dernier pays sera à l’honneur du Carnaval bordelais cette année, en prélude au lancement de la Saison de l’Afrique du Sud en France, de mai à septembre.



Une «mallette» pour apprendre


C’est à Grahamstown, petite ville universitaire au sud du pays, qu’Hamid Ben Mahi a posé ses valises fin janvier pour un “workshop”, un atelier intensif, première étape de la création de ces «Urban Ballets». Dans l’assemblée, des danseurs de la Cie sud-africaine Via Katlehong, qui ont aidé Hamid Ben Mahi à intégrer à sa gestuelle hip hop des éléments de pantsula, une danse née dans les ghettos durant l’Apartheid. Mais aussi deux musiciens, le percussionniste belge Jo Zanders et Duda, un Brésilien fou de percussions à base de recyclage. Ces échanges fructueux ont permis d’élaborer la trame des pas de danse et des rythmiques de base de la future parade. 
«Il y aura plusieurs étapes, dont la suivante est en mars à Bordeaux, explique Hamid Ben Mahi, mais l’idée, c’est d’élaborer une “malette pédagogique” qui comprend tous les éléments pour que chacun, où qu’il se trouve, puisse s’en inspirer pour monter une parade dans l’espace public. Tout y sera détaillé en vidéo, des mouvements aux rythmes en passant par la fabrication des instruments ! Ce modèle servira ensuite aussi pour la transmission et la création de parades dans les trois autres villes.»
À Bordeaux, l’équipe du Carnaval des Deux Rives compte réunir au moins 200 danseurs et musiciens formés grâce à cette mallette au cours d’une semaine d’ateliers (danse, fabrication d’instruments, percussions...). La grande troupe paradera le 17 mars en tête de cortège, pour cette édition «symbolique» qui la verra franchir le pont Bacalan-Bastide. Par la suite, le dispositif montera en puissance, en mai au festival Imaginarius de Santa Maria da Feria, en juin au Carnaval de Belfast et en juillet dans le cadre du National Arts Festival à Grahamstown, avec un Urban Ballet qui dépassera les 700 danseurs pour parader dans les townships défavorisés.



Ouverture et partage


«En filigrane, ce projet de l’Union européenne qui vise à la coopération culturelle entre les pays a trouvé une dimension politique et sociale forte, souligne Hervé Castelli, directeur adjoint de Musiques de Nuit. L’Afrique du Sud souffre toujours dans les faits d’une forte séparation ethnique, la paix est encore fragile en Irlande du Nord, et à Santa Maria comme à Bordeaux, les rapports entre banlieue et ville-centre sont au coeur des débats. Des contextes différents, mais où l’on va partout s’attacher à montrer que la musique et la danse peuvent nous réunir tous, quels que soient notre niveau, notre origine ou notre capital culturel.»
Un esprit d’ouverture et de partage qu’on retrouvera ici lors des ateliers début mars. Une centaine de candidats danseurs et autant de musiciens sont attendus – d’abord issus des centres sociaux et d’animation, mais chacun peut venir prêter main forte ! «Ça nous plaît à nous, artistes, de rassembler les gens, de les emmener dans la fête, de créer des vocations, reprend Hamid Ben Mahi. Tous sans distinction. À condition d’avoir la forme car une parade de Carnaval dure plus de trois heures !» Et de se prendre à rêver : «Peut-être qu’un jour, le cortège des Deux Rives s’ouvrira avec un millier de danseurs !» •Sébastien Le Jeune

Photo : En Afrique du Sud, la première étape d’«Urban Ballets» a permis de mettre au point des danses et musiques qui pourront être reprises dans quatre pays différents... Et par qui voudra ! © David Bross

 

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