Télécharger Bordeaux7

L'édition PDF est mise en ligne tous les matins à partir de 7 heures. Cliquez sur l'image pour télécharger l'édition du jour.

Newsletter

Retrouvez-nous sur :

Facebook
Twitter
Flux RSS

Photographie: Denis Darzacq, sans trucage PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 18 Février 2013 08:00

Après le succès public rencontré l’an dernier par les expositions Martin Parr et Helmut Newton (10 000 visiteurs rien que pour ce dernier !), la Ville de Mérignac réaffirme sa volonté de faire de sa Vieille Église le premier lieu dédié à la photographie contemporaine sur l’agglomération en donnant à voir cette fois-ci des travaux très personnels de Denis Darzacq.



Lauréat en 2012 du prestigieux Prix Niépce qui fait autorité dans le domaine depuis sa création en 1955, ce sont 42 clichés réalisés entre 1998 et 2011 par cet ancien photographe de presse né en 1951, diplômé de l’École nationale des Arts décoratifs de Paris en 1986, qui sont accrochés jusqu’au 4 mai sur les murs de la Vieille Église. 



Du caractère

Le photographe vit désormais de la vente des ses images acquises par des collectionneurs ou des institutions. «Les journaux ne m’appellent plus», lâche-t-il franchement. Et d’insister dans la foulée: «Le monde de la presse est sans intérêt d’un point de vue iconographique.» Denis Darzacq se consacre donc exclusivement à une recherche formelle personnelle. 
Représenté par la galerie VU, il est entré en 2012 dans la remarquable collection de la Maison européenne de la photographie qui lui a acheté un ensemble de trois photos issues de son dernier travail «Act» à travers lequel il développe une réflexion sur le corps handicapé. Une série qu’il a choisi de ne pas montrer à Mérignac, lui préférant des travaux plus anciens où sont restituées ses interrogations sur le corps en relation avec son environnement. 



Des corps pas “photoshopés”
Ainsi, «Ensembles», «Hyper», «Nus», «La Chute» et «Recomposition I et II» sont les cinq séries exposées à Mérignac. Seule la dernière est à part. Elle est d’ailleurs présentée séparément. Réalisée en atelier et retouchée sur ordinateur, contrairement aux autres, «Recomposition I et II» montre des formes abstraites conçues à partir d’éléments de chaises Ikéa et de cartons. Comme dans toutes les images de Denis Darzacq, on y retrouve aussi la dimension critique à l’égard de la société de consommation.


Le travail intitulé «La Chute» est né en 2005 après avoir répondu à une commande sur ce thème pour l’hebdomadaire «Télérama». La France sortait juste de la crise des banlieues. L’idée lui est venue de donner un prolongement à cette figure de la chute en sollicitant de jeunes danseurs de rue, en utilisant leur savoir-faire. «J’ai inventé ces images avec eux. Pour les prises de vues, ils ont adopté des postures arrogantes, ont eu des gestes inappropriés évoquant par leurs corps et leurs présences dans l’espace des villes une forme de révolte contre la société», précise-t-il. 



Des actions sans qualité

La série «Ensembles» interroge notre capacité à vivre les uns avec les autres. C’est la moins spectaculaire (l’action n‘y est pas mise en scène), la plus simple et sans doute la plus belle. En particulier les prises de vues réalisées en plongée qui montrent des hommes seuls marchant dans la rue et une image au format paysage où des jeunes se croisent au pied d’un escalier, tous presque habillés à l’identique, questionnant assez habilement le libre arbitre et le conformisme, la culture de masse et le regard social. • 


Camille Carrau



«Au centre», visible jusqu’au 4 mai, entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 19h. Rencontre avec Denis Darzacq autour de son parcours en images, sur réservation au 05 56 18 88 62.

Photo : Mais comment fait-il? Très peu adepte des trucages informatiques, Darzacq s’est imposé comme le spécialiste des corps en apesanteur. Succession de clichés «flottants» de clients dans des rayons de grandes surfaces, la série «Hyper» questionne nos réflexes consuméristes. © Deins Darzacq

 

La Une du jour

Newsletter

Copyright © 2024 CNEWS Matin Bordeaux7. Tous droits réservés.