Livre: Ils éditent et ils piaffent |
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Jeudi, 21 Février 2013 08:00 |
Eh oui, forcément ils trépignent d’impatience, nos nouveaux petits éditeurs qui s’élancent sur la place de Bordeaux! Ils sont deux, Mirobole et L’Ire des Marges à tenter le pari du papier à l’ère du numérique. Dès le 14 mars, on trouvera dans toutes les bonnes librairies, Mollat et la Machine à Lire en tête qui n’hésitent jamais à donner un coup de pouce aux locaux, de nouveaux ouvrages étrangers au logo de Mirobole Éditions. D’un côté, «Je suis la Reine et autres histoires inquiétantes», recueil de nouvelles d’Anna Starobinets, premier ouvrage de celle qui est déjà considérée comme la reine de l’angoisse et du fantastique en Russie, avec sa narration à situer entre Gogol, Kafka et Poe. De l’autre, «Nid de guêpes», un nouveau polar venu de Scandinavie – décidément – signé Inger Wolf, une maîtresse du genre que la presse qualifie de «rivale danoise de Patricia Cornwell», rien que ça ! Un roman passé entre les mains du traducteur Alex Fouillet qu’on a déjà vu officier pour de grands noms, tels Jo Nesbø ou Gunnar Staalesen ou Karin Fossum.
“Mauvais genres”
«En quittant toutes les deux Michel Lafon, nous avions ce projet, avec l’envie de partir de Paris et de nous rapprocher du Sud-Ouest où nous avons des attaches, précise Sophie de Lamarlière. Cela fait bientôt deux ans maintenant que nous avons lancé la maison, et nous sommes très enthousiastes du bon accueil que nous réservent les libraires. Il faut dire que nos deux premières sorties montrent bien notre identité, notre exigence de qualité et notre envie de faire découvrir de nouvelles voix, de nouveaux territoires.» Et côté territoires... de diffusion, l’avenir se profile bien: avec Harmonia Mundi comme distributeur, les voilà assurées de pouvoir toucher la France entière.
Collectif et manifeste
La démarche est celle d’un collectif, 10 personnes, explique-t-on, «réunies par une opportunité et une envie, celle de faire découvrir de nouveaux auteurs, tout en étant sensibles à la qualité de l’objet, car nous avons la prétention de croire que le livre est un bel objet». Derrière l’impersonnel, une tête se dessine, celle de sa «cheville ouvrière» Bérengère Paboeuf, la responsable d’édition. Dans le manifeste publié sur son site, l’attachement au papier est revendiqué : «Avec le numérique, la “permanence” de l’écrit n’est plus garantie.» Le collectif craint que le livre papier, plus cher à produire, «soit rejeté à la marge» mais, conscient des réalités, il proposera aussi ses livres au format numérique. Un «pari», assorti d’«une envie de se battre pour faire connaître nos auteurs», qu’on pourra jauger ce soir à 19h, à la Machine à Lire où la maison sera officiellement portée sur les fonts baptismaux, en présence du collectif, des trois auteurs, avec des lectures de la comédienne Sophie Robin. • Sébastien Le Jeune
mirobole-editions.com ; www.liredesmarges.fr Photo : Anna Starobinets © DR |