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Scènes: Laura Bazalgette, poésie en travelling PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 27 Février 2013 10:00

Dès ce soir, la jeune metteur en scène Laura Bazalgette monte «Séries» sur la scène de la Manufacture Atlantique. Un délicat exercice d’adaptation au plateau de textes écrits par le poète hollandais F. Van Dixhoorn. Entretien.



Cette ancienne du Conservatoire de Bordeaux mène avec sa Cie Fond Vert une recherche sur les écritures contemporaines qui colle bien avec l’esprit que Frédéric Maragnani, nouveau directeur de la Manufacture, veut impulser au lieu.



Pourquoi avoir choisi F. Van Dixhoorn?

À la lecture, j’ai été touchée par sa langue, son approche de l’oralité. Ça m’a paru être un objet poétique qui pourrait se prêter à une adaptation au plateau. L’écriture est joyeuse, ludique, très réelle, envahie par les bruits du monde, toujours en mouvement, comme une succession de plans cinématographiques. Ça m’a vraiment embarquée…



La première fois qu’on s’était rencontrés, vous parliez de «promenade» pour évoquer le passage du texte à la scène…

En effet, j’ai choisi les trois premiers textes, «Chemin de halage», «Repos sous la tente» et «En avant les hirondelles», dont les motifs se reprennent et s’assemblent suffisamment pour faire spectacle, créer de la fiction autour de laquelle inventer une forme de narration. F. Van Dixhoorn y raconte en effet un humain qui se promène, avec un rapport très fort à la nature. J’ai choisi de l’adapter dans une scéno fermée, comme un appartement où évoluent les cinq personnages – mais avec le son et les lumières du dehors qui s’y insèrent.



Justement, vous passez d’une œuvre par un narrateur à une pièce pour cinq acteurs. Tout ça en collant au texte d’origine?

Vous posez la vraie question: comment distribuer cinq acteurs autour d’une seule voix? C’était tout le défi d’assembler cinq voix, d’en faire cinq soliloques qui se répondent, de voir comment ils s’articulent sans ajout de texte. C’est avant tout de l’écriture de plateau, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé au cours de ces deux semaines de résidence à la Manufacture, en peaufinant la dramaturgie mais, surtout, au contact des acteurs, en fabriquant le théâtre en direct.



Des mots comme «cinéma», «son», «bruit» reviennent souvent dans votre discours. Et vous parlez de votre théâtre comme d’un «art hétérogène»…

Oui, j’ai toujours été dans une démarche de recherche sonore et visuelle, mais «Séries» est sans doute le spectacle le plus “plein” sur lequel j’ai travaillé. Il m’a fallu inventer une écriture scénique nouvelle – ce qui m’a posé des questions dramaturgiques assez dingues – et, tout en faisant entendre la poésie, j’ai voulu que les autres éléments, dispositif scénique, lumière, sons et citations d’auteurs, vivent leur vie, presque indépendamment. Comme si tout le théâtre du monde rentrait à l’intérieur du plateau. 


J’ai pensé à Stanley Kubrick, au photographe Jeff Wall, au metteur en scène américain Richard Maxwell… Maintenant je n’ai qu’une hâte, que les gens viennent – en espérant qu’ils vont être étonnés! •

Recueilli par SLJ 


Ce mercredi soir (20h30), jeudi (19h30) et vendredi (20h30) à la Manufacture Atlantique, 8-16€. Vendredi, bal jusqu’à 2h. Tél. 05 56 85 82 81.
L’auteur est l’invité de la librairie Mollat (au «91») cet après-midi à 16h pour une lecture-rencontre animée par Didier Vergnaud.

Photo : Vendredi, Laura Bazalgette officiera aussi comme DJ pour un “bal” jusqu’à 2h du mat’ © DR

 

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