Gros coup de comm’ ou vrai débat citoyen ? Il faut attendre 14h, aujourd’hui, pour commencer à se faire une idée de ce que donnera «Enquête/En Quête», les 24h d’agora scénographiée mise sur pied par les metteurs en scène Clarac et Deloeuil à la demande d’Alain Juppé.


Une chose est sûre, la participation des Bordelais eux-mêmes sera la clé de la réussite du projet qui a pour but de répondre à des questions comme «Qu’est-ce qu’un événement?» «Qu’est-ce qu’un événement culturel?» ou «Qu’est-ce qu’un événement à Bordeaux?» Autant d’interrogations qui taraudent le maire de Bordeaux, avec en toile de fond les deux éditions d’Evento qui n’ont pas fait l’unanimité autour d’elles, au point que la manifestation n’a pas été reconduite en 2013. 


Pour mettre en place ce grand raout participatif qui va courir d’aujourd’hui 14h à demain 14h non-stop, les metteurs en scène Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil ont déjà amorcé un tour de la question en rencontrant un paquet d’acteurs culturels de la France entière, en interrogeant quelques habitants de Bordeaux et en voyageant sur de grands événements comme Lille Fantastic. Cette partie «Enquête» sera restituée sous forme d’abécédaire.
 


Le fond et la forme

«L’idée, c’est de donner des clés d’entrée dans la réflexion, précise Jean-Philippe Clarac. Mais nous ne sommes pas une agence d’ingénierie culturelle, nous donnons simplement des pistes sans vouloir asséner notre vision des choses. Nous estimons en tout cas que la pensée des visiteurs sera générée par la forme à laquelle ils seront confrontés.» 


Car, oui, le duo donne d’ordinaire plutôt dans la mise en scène, et a donc imaginé d’investir le Muséum d’histoire naturelle toujours en travaux pour une «En Quête» où l’on verra 24h durant, pêle-mêle, des projections de films au plafond à voir allongé, le bureau de Clarac & Deloeuil avec toute la doc qu’ils ont pu réunir au fil des quatre mois d’Enquête, une dizaine de concerts de groupes bordelais tous styles confondus, quelques performances danse/théâtre… Et surtout de grands débats, sept au total, toujours autour de cette fameuse notion d’«événement». 



Du beau linge

Parmi les invités, on notera la présence de l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, Bernard Faivre d’Arcier, président des Biennales de Lyon, Didier Fusillier, directeur artistique de Lille Fantastic, Laurent Le Bon, directeur de la Nuit blanche 2012 ou encore Jean-Marc Adolphe, directeur de la rédaction de la revue «Mouvement», et bon nombre de locaux – Richard Coconnier de la CUB et ancien chef de la candidature Bordeaux Capitale européenne de la culture, Ashok Adiceam de l’Institut Bernard Magrez, Philippe Barre du Projet Darwin, Joël Brouche de l’Oara, Frédéric Maragnani de la Manufacture Atlantique, Éric Bernard des Grandes Traversées… 


Sept débats, sept moments où tout un chacun pourra intervenir, notamment pendant le débat n°6, sans invité mais consacré à la libre parole – mais réservé aux couche-tard avec un début à 0h30. Pour participer, on pourra aussi y aller de sa bafouille, en ligne sur le site ou sur des panneaux prévus à cet effet, ou donner de la voix dans l’espace «Speakers’ Corner» qui sera, comme le reste, entièrement filmé pour une restitution vidéo à la mi-mars. 


Pour quel débouché? «Nous croyons fortement dans cet exercice de démocratie participative, insiste Olivier Deloeuil. Mais nous respectons aussi la démocratie représentative: après, il reviendra au maire de choisir s’il continue dans la voie d’une politique de grands événements culturels.» •


Sébastien Le Jeune



Au Muséum d’histoire naturelle (Jardin public), d’aujourd’hui 14h à demain 14h. Programme détaillé sur www.enquetebdx.fr

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