Les enfants des centres d’animations du grand Bordeaux s’activent avant le Carnaval des 2 Rives du 17 mars avec l’aide des artistes sud-africains du Thina Collective et fabriquent eux-mêmes leurs percussions au workshop Urban Ballets. Une préparation joyeuse et métissée à souhait.


«Bordeaux Siyaya !» “Bordeaux, on y va !” en zoulou. 300 enfants répètent en cœur, à la Rock school Barbey, à l’invitation de Velaphi Ledwaba, Sud-Africain survitaminé. Ce dernier, co-président de l’association cenonnaise Mummies Coeur Arc en ciel a invité pour le carnaval et ses préparatifs, le Thina Collective, groupe de danseurs et chanteurs de Soweto. Sur scène, Teba Shumba, Thapelo Diane, Sicelo Xaba et Aubrey Thindwa ont rencontré un franc succès auprès des gamins des centres d’animations pour ce concert d’ouverture de préparation du carnaval. «Ils trouvent ça amusant car ils peuvent sauter et danser», explique Clara du centre des Iris à Lormont.


Le “Thina” anime à Saint-Michel et à Lormont des ateliers pour préparer avec les enfants la grande parade. À Saint-Michel, ils étaient 40 enfants de 6 à 8 ans, captivés par les chants zoulous et très attentifs à reproduire les pas de “gumboot”, cette fameuse danse avec des bottes en caoutchouc. Sicelo Xaba les invite aussi par geste à reproduire des rythmes avec des blocs de polystyrène, dans un joyeux foutoir qui petit à petit s’ordonne. Plus que deux semaines pour préparer leur parade tout en chanson et en danse avec en prime l’apprentissage de quelques mots de zoulou.



“Do it yourself” au Rocher

Ambiance différente avec marteau et perceuse au Rocher de Palmer. Là, se déroule jusqu’au 16 mars le workshop Urban Ballets. Adolescents et adultes sont invités à construire leurs instruments à partir de matériel de récupération. Ils sont aidés et guidés par 2 grands musiciens, le percussionniste belge Jo Zanders et Duda, le Brésilien du groupe bien connu des Bordelais Moleque de Rua. 


«On fabrique des jouets sonores, des instruments avec des bouteilles en plastique, des canettes, des capsules. J’ai commencé à faire cela voilà 30 ans à São Paulo», explique en souriant Duda. Les jeunes de la Rive droite sont conquis. «C’est très intéressant. À partir de rien, on fait tout» explique Selenya, 12 ans. Un peu plus loin, des adultes percent des bidons pour en faire des grosses caisses. Ils sont suivis d’un œil par Jo Zanders : «Ce sont des percussions plutôt à la brésilienne». 


Avec Duda, ils feront répéter les apprentis constructeurs sur les bases des rythmiques et chants traditionnels d’Afrique du Sud, qu’ils ont créés lors d’un séjour préparatif à Grahamstown pour parvenir avec la compagnie floiracaise d’Hamid Ben Mahi, Hors série et les danseurs sud-africains de Via Katlehong à une parade unique en son genre, le projet Urban ballets. «On table sur 50 percussionnistes et 100 danseurs», précise Jo Zanders. Ils pourraient bien entraîner le triple derrière leur parade le 17 mars prochain à chanter et tenter les pas de gumboot ou de pantsula. Siyaya ! On y va ! • 


Jean-Yves Saint-Céran


Ce jeudi soir, à 19h, soirée de lancement du Carnaval des 2 Rives au Centre d’animation Bastide-Queyries avec Thina Collective et le Western Cape Street Band. Entrée libre, restauration sur place.


http://carnavaldesdeuxrives.wordpress.com

Photo : Velaphi à Saint-Michel pour apprendre aux enfants des rudiments de danse et de langue zoulou © JYSC