Ce week-end marque le début du Printemps des Poètes avec pour thème «Les Voix du poème», qui sera décliné de mille façons dans toute l’agglo jusqu’au 26 mars. Pour ouvrir le bal, le Marché de la poésie s’installe dimanche place des Chartrons, et pour toute une semaine !


«La pensée se fait dans la bouche», disait Tristan Tzara. L’Association culturelle du Marché des Chartrons a choisi cette maxime comme leitmotiv, en écho au thème de la manifestation nationale. Et ainsi mettre toutes voix dehors pour huit jours de poésie à brides abattues, à cheval entre la Halle des Chartrons et la Librairie Olympique, cheville ouvrière historique de l’événement. 


Eh oui, parce que, la poésie, ça n’est pas fait que pour être lu, ou juste récité. Elle n’est jamais aussi belle que quand elle prend la parole et se jette à la croisée des autres arts, on le constatera certainement au cours de cette 14e édition allongée, et aussi relevée que transdisciplinaire. On démarrera en douceur et en famille dimanche avec un premier amoureux des mots, Philippe David-Maufras, qui donnera de 10h30 à 12h30 son «Monsieur Mot et Cie», un spectacle pour enfants de 7 ans et plus, et un «Micro fibre» plus pour adultes dès 15h, en compagnie de la poétesse Betty Gini et du groupe Aleph Zéro. Le tout agrémenté par la présence d’un sculpteur et de deux peintres. 



Presqu’entièrement gratuit

La semaine verra se succéder à la Librairie Olympique ceux qui font la poésie d’aujourd’hui (Henri Zalamanski, Danièla Estèbe-Horsiangou et ses poèmes occitans contemporains, Armelle Leclercq, Antoine Emaz...), tandis que la Halle des Chartrons sera le théâtre de spectacles payants (10€) en début de soirée, et gratuits pour ceux débutant ensuite. Parmi les gratuits, on notera des lectures de poèmes du monde entier par les étudiants de l’Alliance Française (mardi 22h), «Le grand vers de Mallarmé» entre débat, lectures et danse sur fond de Stockhausen (mercredi 21h30), du slam par Laurent Mariette (vendredi 22h) et la projection de «La Poétesse aux pieds nus» sur la poétesse syrienne Maram al-Masri, avant sa venue dimanche (jeudi 22h).


Au rang du payant, «Je veux faire avec toi ce que le printemps fait avec les cerisiers», chorégraphies du Jeune Ballet d’Aquitaine sur des textes de Pablo Neruda dits par Jean Lagrave (mardi 20h), «Le Vieil Homme et la mer» d’Hemingway avec une nouvelle fois Jean Lagrave au coeur d’une création musicale d’Erik Baron (jeudi 20h30) et une autre lecture-concert sur le verbe d’Aragon avec la voix de Jean-Pierre Nercam et la guitare de Gérard Hello (vendredi 22h). Le mercredi sera une nouvelle occasion pour emmener les enfants, pour du Lafontaine comme ils ne l’ont jamais vus: les «Fables» dansées, incarnées par Jérôme Sanson de la Cie Cosma, qui viennent de triompher dernièrement sur la scène du Petit Théâtre, avec deux représentations à 10h et 15h.


Le week-end prochain, le Marché tel qu’on le connaissait jusqu’alors reprendra ses droits, avec une dizaine d’éditeurs présents, une exposition, des rencontres, des lectures et, le dimanche surtout, une atmosphère bon enfant ponctuée de performances et de rencontres avec des auteurs internationaux. • SLJ


Réservations via librairieolympique@orange.fr ou au 05 56 01 03 90.
Site: marchedelapoesie.blogs.sudouest.fr

Photo : De petits airs d’Hemingway, Jean Lagrave ? Eh bien justement, il en lira jeudi sur fond de la nouvelle création de l’infatigable explorateur sonore Erik Baron. Mercredi, jour des enfants et des «Fables» de Lafontaine théâtralisées et chorégraphiées par Jérôme Sanson. © DR / Eloïse Vene