Outre le Marché de la Poésie, “Demandez l’impossible” est l’autre temps fort de la déclinaison bordelaise du Printemps des Poètes, dans la ville centre mais aussi dans l’agglo. 


Mais tandis que le Marché a grandi, le grand événement du Théâtre des Tafurs a dû réduire un peu la voilure – au moins par ici, tandis que ses membres sont de plus en plus appelés à voyager d’Angoulême jusqu’à Colombes ou Cergy, en région parisienne. N’empêche, la compagnie a tout de même quelques belles choses à proposer.

On a déjà évoqué dans ces colonnes le spectacle «Les Voix du poème» donné autour de textes d’auteurs du monde dans le cadre du Marché de la Poésie, avec des étudiants de l’Alliance Française disant des lectures de poèmes du monde entier, dans leur langue originale et en français, avec la complicité des Tafurs (ce mardi soir à 22h, Halle des Chartrons).


Suivra, jeudi, la première représentation de «Canto General», autre mise en voix de Neruda sur une musique de Luis Marcel Cassorla, avec François Mauget, directeur artistique des Tafurs, à la mise en scène (à 18h, Maison des étudiants de Bordeaux 3, Pessac). Une collaboration avec l’Alifs qui le fera passer aussi par le Rocher à Cenon et le Plateau d’Eysines, notamment*.



Dans la profondeur

Samedi, les Tafurs redonneront le «Fluxus» de Donatien Garnier sur le lieu même où il avait été créé pour la précédente édition, à Cap Sciences, qui les a invités à l’occasion de l’inauguration du pont Chaban-Delmas (à 20h30). Un mélange de rêve, de voix et de musique pour narrer la vie d’un fleuve, de sa source à son embouchure, à vivre dans la pénombre avec vue sur la Garonne au son des mots, des voix et des étranges machines sonores de György Kurtàg.


Ensuite, cap sur le 22 mars et la bibliothèque de Mérignac, où après une rencontre (à 19h) avec le poète Jacques Abeille et le romancier Jean Broustra, on verra «Séraphine la kimboiseuse», évocation par Jacques Abeille de l’abolition de l’esclavage, mise en voix et en jeu par Caroline Ducau-Martin (à 20h30).


Enfin, le point d’orgue de Demandez l’impossible cette année sera à n’en point douter «Bagdad Jérusalem, à la lisière de l’incendie», samedi 23 à l’IUT Renaudel Bordeaux 3 (place Sainte-Croix, à 20h30). La mise en espace d’un livre écrit par deux natifs de Bagdad, l’un Arabe, Salah Al Hamdani, l’autre Juif, Ronny Someck. Comme un pont jeté entre deux cultures, deux façons de voir le monde, qui sera prolongé par un débat entre les deux auteurs et le public sous le regard avisé de Donatien Garnier. • SLJ 



Photo : Ci-dessus, Ronny Someck. Il est Israélien et, avec l'Irakien Salah Al Hamdani, ils ont croisé leurs cultures dans un livre qui sera monté le 23 mars. © Murielle Szac