Le perce-oreille a-t-il un cerveau ? Les corbeaux comprennent-ils le code de la route ? Sommes-nous vraiment plus «évolués» que le poulpe ? L’exposition Cervorama, installée à Cap Sciences jusqu’en janvier 2014, répond à ces questions que l’on ne se pose pas assez.


«J’ai vu mon cerveau!» promet un garçon à ses parents en sortant du Cervomaton, cette cabine qui photographie votre cerveau et vous montre, en direct, comment il réagit. Entre les murs de Cervorama, les 350 visiteurs quotidien deviennent leur propre source d’enseignement. «On a voulu mettre le cerveau des visiteurs au coeur de l’exposition, en insistant sur leurs réflexes cognitifs, pour qu’ils puissent s’en amuser», explique Vincent Jouanneau, le commissaire de l’exposition. 


Sur tout le parcours, des jeux attendent les visiteurs, et les mettent au défi, par exemple, d’acquérir les réflexes d’une mouche pour échapper à la faim du crapaud. Avec le concours d’entreprises bordelaises (Becool software et Héritage Prod) et d’un conseil scientifique, les équipes de Cap Sciences ont travaillé pendant 1 an sur Cervorama. Le résultat offre une ambiance soignée aussi bien sur les plans visuels que techniques, entre boîte noire et imageries médicales.


Un panorama des cerveaux

Si la visite commence par le règne animal, c’est logique, explique Marion, animatrice à Cervorama et titulaire d’un master en neurosciences : «On ne peut pas étudier l’homme sans étudier les animaux.» Ainsi découvre-t-on que l’évolution des cerveaux détermine les facultés de réflexes ou d’innovation, une dernière aptitude que nous partageons, contre toute attente, avec plusieurs mollusques ! «C’est très intéressant !» jure un grand-père à son petit-fils, qui fait en même temps, une sacrée découverte: «Une éponge, c’est un animal?» «Oui, mais ça n’a pas de cerveau», lui répond son aîné. 


Marion nous en apprend aussi une belle: «Un corbeau est capable de se mettre à un feu rouge, de faire tomber ses noix et d’attendre le feu vert pour que les voitures roulent dessus et pouvoir les manger.» À vous clouer le bec ! Des pauvres rotifères qui n’ont que 200 neurones à l’étrange sens de la vue du crapaud, en passant par l’exigeante «sexy phrase» de la femelle canari, (le b.a.-ba de la drague), c’est sûr: il y a de quoi crâner après Cervorama!



Approche ludique

Ouverte aux enfants de 7 à 107 ans, l’exposition est aussi l’occasion de mettre son cerveau à l’épreuve. En lui faisant voir des chaises qui n’existent pas, de la 3D où il n’y en a pas, et en participant aux trois ateliers animés, où l’on alterne entre illusion et stimulation. À découvrir aussi, une véritable IRM d’un cerveau à analyser sous toutes ses couches, un flipper à dépolarisation des neurones, et des robots à piloter via leur cerveau fait de données informatiques: un véritable casse-tête! •


Antony Milanesi

Ouvert jusqu’au 5 janvier 2014, du mardi au vendredi de 14h à 18h, et le week end de 14h à 19h.
Entrée : 6€ . Tarif réduit : 3,5€. 
Réservations au 05 56 01 07 07.

Photo : Une foule d’ateliers interactifs et de planches pédagogiques pour s’enrichir les méninges. © Cap Sciences - Pierre baudier