Dix ans pile après son grand carton «À la faveur de l’automne», le chanteur et guitariste franco-sénégalais Tété sort son 6e album, «Nu là-bas», certainement le plus personnel de tous.
 Il sera en concert le 11 avril au Krakatoa de Mérignac.

«Ce qui m’a frappé avec le recul, c’est de sentir à quel point, dans mes chansons, je pouvais donner l’impression d’être quelqu’un qui se cache derrière des figures de style un peu prétentieuses. Comme si vous parliez à un mec masqué tout le temps. Pourquoi ce manque de simplicité : par snobisme ou par peur?» Le constat est éloquent. Celui d’un auteur qui se remet en question, se cherche encore après quinze ans de carrière. Et qui, pour le coup, avec cette dernière livraison, semble s’être (re)trouvé, à la faveur, non pas de l’automne, mais d’un retour à ses racines.


Ainsi, «Ritournelle», sous ses dehors de chanson d’amour, est un clin d’œil à son père – et à «ma frustration de ne pas parler wolof» (une des principales langues du Sénégal, ndlr). «À l’ancienne», souvenirs de ces étés passés chez ses grands-parents maternels d’origine antillaise installés à… Pessac, en Gironde. «Comment te dire», ode tout en simplicité à sa maman et à sa jeunesse en Haute-Marne. Ou encore la très réussie «Marie Laveau», à l’esprit très Harry Belafonte : une chanson en l’honneur de la plus grande prêtresse vaudou de la Nouvelle-Orléans à la fin du XIXe siècle. 



Treize souvenirs

Car, autant que par un voyage dans la partie de sa famille restée en Martinique, c’est avec l’émission «Tété et Dédé» qu’il a ressenti ce besoin de partir en quête de son «ADN créole» qui transpire tout au long du disque. Au cours de ce road trip sur France 5 où il allait, avec le pianiste André “Dédé” Manoukian, à la rencontre des héritiers des grands courants musicaux (jazz, blues, rock, hip hop), il a «redécouvert combien la musique d’avant rythmait toute la vie». La Nouvelle-Orléans, Miami, autant d’étapes au cœur du bassin créole qui lui ont fait retrouver la «simplicité» de ses débuts, quand il était guitariste dans les bars et les rues de Paris.


Avec «Nu là-bas», Tété offre treize chansons généreuses, enlevées et décomplexées, treize titres respirant une maîtrise et une maturité musicale plus achevée – grâce, entre autres, à son producteur Julien Delfaud (un ancien de la French Touch «Superdiscount»). 
À l’image du single «La bande-son de ta vie», un album frais, léger, entier, sentimental mais jamais nostalgique, qui respire bon l’été dans les cœurs et glisse aisément du Tété dans les têtes. «Je me suis dit “si tu partais sur une île déserte avec 13 souvenirs, lesquels tu emmènerais ?”» Si le cœur vous en dit, partez avec lui... • 


Sébastien Le Jeune



En concert jeudi 11 avril au Krakatoa de Mérignac. À 20h30, 22€. www.krakatoa.org

Et le même jour, à 18h, en showcase à la Fnac.

Photo : «Nu là-bas», ce n’est pas un strip-tease non plus! Mais une belle invitation au voyage. © Dimitri Coste

Tété, «Nu là-bas» (Cinq7/Wagram), 20€, prix nouveauté Fnac 15,99€

Avec la Fnac et Bordeaux7.com, gagnez un exemplaire de cet album en étant parmi les 5 premiers à répondre à cette question:

«Dans quelle ville est né Tété?»

Envoyez votre réponse à info@bordeaux7.com

Les cinq gagnants pourront retirer leur CD directement à la Fnac Sainte-Catherine.