Dès aujourd’hui et tout ce week-end, le grand monde de la littérature s’est donné rendez-vous à Bordeaux pour une très prometteuse 11e édition de l’Escale du Livre. Plus qu’un salon, la manifestation entend faire vivre le livre, de mille manières différentes.


Lectures et rencontres, bien sûr, mais aussi grands débats et tables rondes plus intimistes, ateliers, performances et autres spectacles, autant de formes qui donnent tout son sel à l’Escale. Qu’on retrouvera donc avec plaisir pour trois jours d’animation et d’effervescence dans le quartier Sainte-Croix. 


Et pour une édition relevée, qui plus est, qui brillera par la présence de grands auteurs de tous horizons. Parmi les invités de marque internationaux, on verra notamment l’immense Égyptien Alaa El Aswany («L’immeuble Yacoubian») échanger sur les «turbulences politiques et religieuses» avec le politologue Gilles Kepel et Alain Juppé, ex-ministre des Affaires étrangères. L’Italien Alessandro Baricco, présent pour son nouveau «Emmaüs» mais aussi pour la réédition de «Soie» illustrée par Rébecca Dautremer (leur lecture illustrée, samedi, affiche complet). Ou encore le vénérable Curtis Roosevelt sur les coulisses de la Maison-Blanche*. 



Échanges et performances

Le débat sur la Russie d’aujourd’hui promet d’intéressants croisements entre Maxime Ossipov et l’auteur catalan Francesc Serés, amoureux de l’Est qui a inventé ses propres «Contes russes». Jolis échanges en perspective aussi sur l’amour, autour de deux journalistes et écrivains, Sophie Avon et la Basque Espagnole Luisa Etxenike...


Côté français, on ira à la rencontre de l’Académicien Michel Déon, de la romancière Marie NDiaye, et on verra tout un ensemble de performances littéraires créées juste pour l’Escale : la Nouvelle Vague en textes et photos par Anne Wiazemsky, ex-Mme Godard*, ou Emmanuelle Pireyre, Prix Médicis 2012 pour son «Féerie générale» qu’elle lira sur la musique de Toog*... Il y a l’embarras du choix – seule la lecture théâtralisée de «Je suis un homme» de Marie Nimier, samedi, est complète. 


Régionaux de l’escale

Notre remuant tissu local n’est pas en reste, avec une foule de belles propositions. La Cie Fracas, par exemple, qui fera la bande-son d’une lecture dessinée des contes adultes d’Olivier Ka illustrés par Alfred*. Les Éditions de l’Attente, qui réunissent leurs auteurs Nathalie Quintane et Fred Léal pour des lectures en dialogues avec des oeuvres d’art du Frac Aquitaine*. La librairie La Mauvaise Réputation au programme chargé, entre rencontre avec le dessinateur Willem au Forum BD (demain à 17h), l’échange entre l’électron libre de la pensée Mathieu Larnaudie, Fabien Robert et Noël Mamère ou encore un fascinant dialogue de traducteurs-auteurs, Nicolas Richard et Claro, autour de l’ovni littéraire «Enig Marcheur» de Russell Hoban*... Ou encore Nak’1 Oeil, dont les fameux dictionnaires illustrés collaboratifs «Bla bla bla» seront mis en musique par Los Muchos au Comptoir des mots (cet après-midi à 15h pile). 


Des soirs et des mômes

Nak’1 Oeil, l’un des artisans des soirées hors-les-murs de l’Escale, avec des lectures, musiques et performances, demain dès 22h dans ses locaux du 19, rue Bouquière. Il y aura aussi demain, dès 20h30, au Wunderbar, un concert de la géniale Kumisolo suivi par un battle de DJs entre Total Heaven et une poignée de dessinateurs pointus des platines – Hervé Bourhis, Half Bob, Jérôme d’Aviau et Nine Antico. Enfin, ce soir et demain, la Cie Éclats donne quatre représentations en tout de «La Chute du piano», mêlant allègrement littérature (Deleuze), musique (Cage), danse et création audio/vidéo (19h et 21h, 8-10€, tél. 05 56 52 52 64).

Un dernier mot pour les jeunes lecteurs, qui auront de quoi piocher tout le week-end: côté ateliers, c’est complet demain mais pas dimanche! •

Sébastien Le Jeune

Programme complet sur www.escaledulivre.com
* Réservations conseillées : 05 56 10 10 10.

Photo : On attend du beau monde ce week-end à Bordeaux, tels l’Égyptien Alaa Al Aswani, l’Italien Alessandro Baricco, la Goncourt 2009 Marie NDiaye et un Willem tout juste couronné du Grand Prix d’Angoulême. © Marc Melki / Feltrinelli / C. Hélie - Gallimard / Archives AFP - Éric Pfeferberg