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Heureux qui, comme Cauvin... PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 12 Avril 2013 09:00

Après dix ans et plus de mille concerts sur les scènes les plus prestigieuses du monde entier, Thibauld Cauvin, l’enfant prodige de la guitare classique, est de retour en son pays pour un concert exceptionnel, ce vendredi soir, au Fémina. Avec en première partie un orchestre de 100 guitares!



À 28 ans, vous revenez à Bordeaux souffler les 10 bougies de votre carrière internationale. Mais, en fait, celle-ci avait commencé bien avant, n’est-ce pas?

En effet, j’ai commencé la guitare classique à 6 ans, encouragé par mon père, guitariste lui aussi, fou de jazz et de musiques expérimentales. J’ai rejoint le Conservatoire de Bordeaux, puis le Conservatoire supérieur de Paris. Et, très tôt, je me suis pris au jeu des concours internationaux, et j’ai eu la chance d’en remporter 13 avant l’âge de 20 ans – un record toujours pas égalé et j’en suis fier. À l’époque, j’abordais cela avec une âme d’enfant, je prenais ça comme un jeu quand d’autres trouvaient ça très stressant. 


Et peu à peu on m’y accueillait comme une «tête de série» – la comparaison avec le tennis n’est pas toujours bienvenue, la musique n’est pas du sport mais tout de même, on m’a longtemps vu comme une sorte de “Roger Federer de la guitare”. Jusqu’au prestigieux Concours de San Francisco, qui m’a véritablement lancé, débouchant sur les premiers contrats de concerts et de tournées. Ces concours, ce sont un peu des passages obligés pour lancer une carrière. 



Et, sitôt majeur, vous avez commencé à voler de vos propres ailes, demandé dans le monde entier...

En effet. Et maintenant, cela fait dix ans que je vis dans les avions, que je change de chambre d’hôtel tous les deux jours... 96 pays en tout! Une vraie vie de nomade! Source d’instabilité aussi, mais je le vis bien. Mon corps s’est adapté et, quand le moral décline, je repense à toutes ces heures passées à répéter, tout jeune, avec ma guitare : déjà, à l’époque, cette vie-là, j’en rêvais! 


On dit de vous que vous contribuez au renouveau de la guitare classique...

Oui, sûrement parce que je ne me contente pas d’un répertoire strictement classique – mon entourage familial y avait contribué. Et parce que, si je revendique le fait d’être un musicien classique, j’essaie d’ajouter des touches personnelles, une sensibilité moderne. Et la mission que je me suis fixée, c’est de montrer que la musique classique ne s’adresse pas seulement à un public âgé et très cultivé. Qu’y a-t-il de plus rassembleur que la guitare, l’instrument populaire par excellence ? Avec elle, je peux toucher des jeunes, des personnes qui n’ont pas forcément une grande culture musicale... Alors quand je vois dans la salle un monsieur de 80 ans assis à côté d’un jeune rockeur de 16 ans, pour moi c’est une victoire...



Cela s’en ressent dans votre dernier disque, «Cities»*...

Oui, celui-là est le plus “world” de tous. Je l’ai composé comme autant d’hommages à des villes que j’ai traversées. Chaque morceau est un petit film musical évoquant des couleurs, des ambiances... Avec ma signature chez Sony Music, j’aborde un nouveau tournant. Après m’en être éloigné, j’ai envie de revenir aux sources du classique, avec un album consacré à Scarlatti, qui doit sortir en juin. Du baroque, mais resté très frais, très actuel, et que je jouerai en pensant à 2013...



Que verra-t-on ce soir au concert?

Ça me tenait à coeur de célébrer ça sur mes terres. Alors j’ai voulu une grande fête, qui démarrera par une réunion extraordinaire – les «100 guitares de Bordeaux», où jeunes et vieux, classiques et électriques seront mêlés. Quant à moi, j’affine encore le programme, mais j’ai envie de donner un concert aux multiples couleurs et influences : j’y jouerai des compositions d’amis – de mon père aussi –, du Scarlatti et aussi un peu de mes disques... •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce vendredi soir, à 20h30, 15-25€. Tél. 05 56 48 26 26.
* Disponible via son site www.thibaultcauvin.com

Photo : «On m’a longtemps vu comme une sorte de “Roger Federer de la guitare”...» © Nicolas Pier Morin

 

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