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de vol pour le Saint-Ex PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 15 Avril 2013 09:00

La rumeur allait bon train en ville depuis un certain temps et elle se confirme : le Saint-Ex, haut-lieu du rock à Bordeaux, va donner ses derniers concerts avant de baisser définitivement le rideau fin juin.


«Pour le moment, j’ai encore du mal à réaliser», lâche Xavier Chabellard, les grands yeux clairs perdus dans le vague. Pas facile de tourner la page et d’accepter de voir la salle qu’il avait portée à bouts de bras avec ses trois associés, sans subventions, entrer dans l’histoire et rejoindre les Jimmy, Dorémi et autres Zoo Bizarre au panthéon des lieux mythiques du rock bordelais. 


L’aventure avait commencé en août 2006, avec deux mois en feu d’artifice avant une interruption de concerts de plus d’un an, le temps de la mise aux normes réglementaires en termes de sécurité de la cave du cours de la Marne. Puis vinrent les années fastes, surtout 2009 et 2010. «À l’époque, on était très actif et tout le monde faisait tourner ses groupes chez nous, se souvient le programmateur: Let’s Panic Later, Hello My Name Is, Allez les filles, Bordeaux Rock, Corner... On faisait jusqu’à 25 concerts par mois!» Et de citer pêle-mêle des sets inoubliables de NLF3, les Black Lips, Sonic Boom, James Chance, Chain and the Gang, The Intelligence, Soft Moon, sans oublier la scène locale, d’Alba Lua à J.C. Satàn et la galaxie Iceberg en passant par les Magnetix «qui ont toujours été à nos côtés».



Grand final entre amis

«À l’époque, on avait des bandes d’habitués qui venaient jusqu’à 3-4 fois par semaine. C’est là où on a hésité : on n’a pas su choisir entre rester une simple salle de concerts avec entrée forcément payante, ou devenir un lieu de vie, en élargissant les horaires. Mais ça aurait nécessité encore de gros travaux pour aménager la salle du haut. Peu à peu, on s’est retrouvé confronté à la difficulté de capter les publics, particulièrement mouvants à Bordeaux d’une année sur l’autre.» Là-dessus, sont arrivées de nouvelles salles – le Rocher et l’I.Boat, notamment – et la mutation des publics, délaissant peu à peu une scène garage locale déclinante au profit, par exemple, d’une vague French pop en plein essor. Pas vraiment la ligne d’un Saint-Ex qui a toujours été attaché au rock, au vrai.


Déjà, le sort de la salle était virtuellement scellé. Pour parachever le tout, leur récente fermeture d’un mois pour de complexes raisons administratives a encore fait du mal à une trésorerie exsangue. «D’ici juin, on va programmer en propre seulement 2-3 concerts par mois. Mais fin juin, si tout va bien, on espère pouvoir finir en beauté en réunissant tous les groupes amis avec, entre autres, une grande nuit de concerts le 21 juin.»


Et après ?

Seule consolation pour Xavier Chabellard: «On laisse un des rares lieux de ce type tout équipé et entièrement aux normes, sans problèmes de voisinage». Sauf coup de théâtre, le repreneur est trouvé : pas d’agence immobilière comme le disait la rumeur («on voulait que ça revienne à la musique») mais deux entrepreneurs qui détiennent plusieurs bars-concerts sur la Côte Atlantique, de Bayonne à Biscarrosse, plutôt portés sur des esthétiques soul, funk, reggae et black music en général. Le Saint-Ex pourrait devenir «Le Boobooz’». «J’entends déjà les critiques dire qu’on aurait dû trouver un repreneur plus rock. Mais on a cherché et personne ne s’est manifesté...» • 


Sébastien Le Jeune


Demain mardi, Vera Cruz (metal-punk, Fr.), 21h, 5€. saint-ex.fr

Photo : À partir de juillet, la salle du cours de la Marne restera un lieu de concerts, mais plus du tout dédié au rock. © OSF

 

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