Cinéconcerts : un Printemps petit mais costaud |
Lundi, 13 Mai 2013 07:00 |
Dès ce lundi soir et jusqu’à vendredi, le Printemps des Cinéconcerts organisé par le Centre Jean Vigo Événements est de retour pour une 13e édition tout en créations originales. De quoi redécouvrir de belle manière de véritables trésors du cinéma muet. De l’audace, toujours de l’audace: ainsi pourrait-on résumer le parti pris artistique qui anime l’équipe du Centre Jean Vigo chapeautée par Marie-Agnès Bordes, qui cherche à transmettre sa passion pour les grands films qui ont marqué l’histoire du 7e art, tant par l’organisation des Cinésites dans de hauts lieux de patrimoine tout l’été, que par son Printemps des Cinéconcerts. Une manifestation où, chaque année, des groupes et artistes reconnus viennent frotter leur musique au long-métrage de leur choix, avec à chaque fois une composition originale à la clé. Et, portés par des créations de formations telles Gojira, Shaolin Temple Defenders, Improvisators Dub, la Cie Lubat ou encore l’ONBA, le succès va sans cesse croissant, avec le cap des 2000 spectateurs dépassés lors de la précédente édition. Une barre qui sera difficile – mais pas impossible – à atteindre cette année puisque les organisateurs ont fait le choix d’une édition resserrée, concentrée sur cinq soirs, mais sans aucune reprise cette fois-ci. De Lynch façon noise-cold à Chaplin à la sauce accordéon jazzy...
Demain mardi, changement radical de cadre et d’atmosphère : l’Espace Saint-Rémi sera l’écrin de la nouvelle création de Pascal Bonnard autour de «Folies de femmes», petit bijou d’un iconoclaste Erich von Stroheim décidément bien en avance sur son temps à l’époque (1922). Bonnard y emploiera les mêmes recettes, guitare et samples, que dans son très réussi coup d’essai d’il y a deux ans, «The Cat & The Canary». Le programme le plus familial sera donné mercredi, au Casino-théâtre Barrière, avec un florilège de courts burlesques américains des années 1910-1920 réunissant Charlie Chaplin, Harold Lloyd, Buster Keaton et un excellent épisode du «Bricolo» de Charles Bowers, mis en musique par un trio toulousain accordéon, contrebasse et percus, seule création déjà donnée, en avril au festival Zoom arrière de la Cinémathèque de Toulouse. On voguera dans des terres musicales inconnues, jeudi, avec la très attendue composition de Thomas Lachaize, saxophoniste de formation classique qui a maintes fois collaboré avec l’ONBA, autour d’un grand moment du cinéma des Soviets triomphants : «Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks» de Lev Koulechov (1924). Cour Mably, il retrouvera son comparse le pianiste Jean-Philippe Guillo avec qui il avait déjà “affronté” «La Patinoire» de Chaplin en 2010. Enfin, vendredi, United Fools, grand combo electro-world acoustique fleuron du label bordelais Banzaï Lab, devrait être dans son élément à la Rock School Barbey avec, sur la toile, la puissante romance à Bora-Bora de Murnau, «Tabu» (1931). • Sébastien Le Jeune Préventes (réseaux habituels) 7,70-9,70€, sur place 8,50-10,50€. Pass 4 : 22,50-28,50€. Photo : Cinq soirs où les chefs-d’oeuvre du muet vont reprendre une nouvelle saveur. © Centre Jean Vigo Événements |