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Humour et cinéma: Michèle Laroque voit double PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 16 Mai 2013 07:00

Michèle Laroque est ces jours-ci à Bordeaux, sous le coup d’une double actualité : elle donne à Mérignac «Ils se re-aiment», 3e épisode d’«Ils s’aiment» avec Pierre Palmade, et fait la promotion active de son projet de film au financement participatif. Entretien.


Alors, ça y est, Martin et Isabelle (Pierre et vous) sont enfin réunis ! Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de ce 3e volet ? Et comment se passent les retrouvailles ?

Il faut savoir qu’en dehors de nos spectacles ensemble, on n’a jamais le temps de se voir, Pierre et moi. Ça faisait donc dix ans qu’on ne s’était pas vus ! Alors, je suis allée voir son one man show, on a dîné et on est arrivé à ce constat que, si on voulait se voir à nouveau et s’amuser, il fallait faire un spectacle. Au début, Pierre a dit : «On ne va pas faire un spectacle juste pour passer du temps ensemble !» Finalement, à la fin du repas, on l’avait quasiment écrit en entier. Donc celui-là c’est notre spectacle à nous – les deux premiers avaient été coécrits par Pierre et Muriel Robin.


Et sur scène, ça a été un vrai plaisir : comme si on ne s’était jamais quittés, la même folie, la même complicité. Pierre a quand même eu un choc quand, après des répétitions toujours en jeans, j’ai fini par enfiler la robe noire et me faire le chignon   «C’est comme un voyage dans le temps !» a-t-il crié (rires).



Ce coup-ci c’est la bonne, «Ils se re-aiment» pour de bon ? Aucune chance que ça fasse un 4e sur le mode «Ils se sont re-aimés mais en fait non» ?

Oui, en tout cas c’est ce qu’ils souhaitent. Vous vous souvenez peut-être, si vous avez vu le 2e, qu’à la fin, ils se revoyaient, il y avait des prémisses de retrouvailles, avec des doutes. Mais ils mourraient à la toute fin, alors on a décidé de dire que c’était un cauchemar – c’est ça qui est génial avec la fiction (rires). 


Dans ce 3e volet, les voilà à nouveau ensemble, mais ils vivent dans la peur du quotidien, de la routine, la peur de se séparer à nouveau aussi. Alors ils vont se mettre à faire tout un tas de choses extraordinaires pour mettre du piment dans leur vie de couple et faire en sorte qu’il dure à jamais. Après, je ne crois pas qu’il y aura un 4e, non. Enfin, je reste prudente, parce qu’il ne devait pas y avoir de 3e – ni même de 2e non plus, d’ailleurs…



Et donc, vous profitez de cette tournée pour faire en même temps la promotion d’un projet qui vous tient à cœur, «Et si on faisait un film ensemble» avec Tous Coprod., où le public est invité à participer au financement d’un film à venir – du “crowdfunding” un peu à la manière de ce qui se fait dans la musique…

Tout à fait, je profite de toutes ces dates pour aller à la rencontre des gens et leur expliquer le principe – même si maintenant, beaucoup de gens sont au courant du projet et viennent aussi pour me rencontrer et discuter du projet. Je ne suis pas la première à faire ça dans le cinéma – il y en a un certain nombre en France et ça existe aux États-Unis depuis des années – mais je le fais à ma manière, en prenant les médias à partie (et j’espère que ça mettra en lumière cette pratique pour que ça aide les autres projets) : j’ai voulu en faire une grande aventure humaine, où chacun se sent impliqué et gagne des contreparties artistiques, mais aussi une aventure humaniste au final, puisque si le film fait des bénéfices, ils iront à des associations caritatives.



Le film, «Jeux dangereux» est encore en cours d’écriture mais pouvez-vous nous dire de quoi ça va parler ?
L’idée, c’est de parler de ce qui nous anime, les bonnes raisons… et les mauvaises. Au centre, il y a une reporter qui suit depuis longtemps deux hommes : l’un a fait carrière dans la politique et, un peu comme elle, veut réussir parce que ses parents l’avaient toujours déconsidéré. Une motivation par la revanche, une mauvaise raison. L’autre n’a pas été gâté par la vie, a un physique ingrat et est travailleur social dans les quartiers difficiles. Et pourtant, lui, c’est par choix qu’il fait ça. Au fil d’épreuves de la vie, les deux premiers vont se rendre compte qu’ils faisaient fausse route. Surtout grâce au troisième, qui démontre qu’on n’est pas forcément ce à quoi on ressemble. Le tout traité façon comédie dramatique : un fond de dureté du réel et des moments très drôles – comme dans la vie, quoi !

À deux mois de l’échéance que vous vous êtes fixée, ça a l’air d’avoir bien pris : vous avez déjà réuni 280 000€ sur les 400 000 visés !

Oui ! Avec déjà plus de 1 300 donateurs-coproducteurs ! Il y a parmi eux quelques dizaines de gens connus – Jenifer, Zazie, Maurane, Thomas Dutronc, Lizarazu ou encore Amélie Mauresmo pour ne citer qu’eux –, des entreprises qui offriront les contreparties artistiques à leur personnel ou à leurs clients, et en grande majorité des particuliers, qui peuvent donner ne serait-ce que quelques euros ! 



Justement, je regardais la liste des contreparties proposées, et les vraies belles choses de cinéma – recevoir l’affiche dédicacée, assister à une journée de tournage… – ne commencent qu’à partir de 100-300€. Le plus large public est-il intéressé par les “petits lots” ?

C’est marrant que vous disiez ça parce qu’on a justement eu une réunion ce mardi où on a décidé d’étoffer les contreparties pour les “petits” coproducteurs ! C’est à venir très bientôt. Et puis on a aussi choisi de mettre tout le monde au générique ! C’est sûrement ce genre de petits détails qui créent l’engouement que j’observe partout : c’est quand même génial que, pour 10€, on puisse dire «tiens, il y a mon film qui sort demain !», non ? •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Photo : «C’est génial que, pour 10€, on puisse dire “tiens, il y a mon film qui sort demain”, non ?» © M6 - Pascalito

 

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