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Julius, son essentiel PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 10 Juin 2013 11:00

Exposition événement à Cortex Athletico, qui donne à voir à la fois à Bordeaux et à Paris le travail de l’artiste allemand Rolf Julius (1939-2011). Comme un écho à l’hommage que lui rend la Hamburger Bahnhof de Berlin jusqu’à la fin du mois.


Rolf Julius avait pour habitude de se retirer chaque année au bord d’un lac en Finlande dans un environnement où la nature était souveraine. Il avait également conservé un atelier à Berlin. Il voyageait beaucoup et son art tenait dans son sac à dos. Figure importante du Sound art, il a développé depuis les années 1970 une œuvre singulière et si cohérente que le temps lui a donné raison. Ce qui n’est pas, au passage, une simple manière de dire les choses si l’on tient compte de l’air du temps plus enclin à célébrer les expositions blokbusters et les œuvres gigantesques. 



Le chant des pierres 

Tout semble d’une modestie rare dans les sculptures sonores de Rolf Julius comme dans cette installation «Stonefield» présentée à Bordeaux et exposée en 2004 au Centre Pompidou. Composée d’une vingtaine de petits morceaux de granit disposés au sol sur lesquels reposent des haut-parleurs peints de manière à ce qu’ils se confondent avec l’aspect moucheté de la pierre, c’est en mettant un genou à terre que l’on profite de cette œuvre. Le son s’en échappe doucement. Il évoque le chant des grillons. Et pour l’entendre, il faut avoir l’oreille à proximité des minuscules haut-parleurs. Une expérience en soi. 



Une oeuvre inédite

Pour la première fois, le galeriste Thomas Bernard et la fille de l’artiste Maija Julius, présente en France pour l’installation des œuvres à l’occasion de cette double exposition, montrent à Bordeaux une pièce composée de six films projetés sur des grandes feuilles de papier japon suspendus à des fils métalliques. Chaque film est une expérience visuelle et sonore sophistiquée tout en étant d’une simplicité déconcertante donnant à voir et à entendre une manière d’habiter le paysage. 


Paris sera toujours Paris 

C’est dans la capitale que se trouve le marché de l’art – l’essentiel des institutions et collectionneurs y sont plus nombreux. Du coup, les stratégies ne sont pas les mêmes. Pour la galerie Cortex Athletico, l’ouverture d’un espace parisien est l’occasion de montrer des pièces plus «muséales». L’installation «Clouds» est à ranger dans cette catégorie avec ces 22 haut-parleurs recouverts de graphite vibrant au rythme des fréquences et suspendus par des fils au plafond couvrant une surface au sol de 6 m2. Même à cette échelle, le travail de Rolf Julius reste fidèle à ce qui le caractérise, une économie de moyens, une forme d’écologie et la volonté de laisser les choses à nu. Cet art de la sobriété et du «bricolage» que cet artiste allemand a patiemment mis en œuvre au fil des ans puise l’essentiel de sa force dans la poésie du quotidien. •

CC 


«Landscape», jusqu’au 27 juillet à Cortex Athletico Bordeaux (20, rue Ferrère) et Paris 3e (12, rue du Grenier-Saint-Lazare). www.cortexathletico.com

Photo : À voir à Bordeaux, «Stonefield», l’une des oeuvres emblématiques de celui considéré comme l’un des fondateurs de la sculpture sonore et du “sound art”. © Rolf Julius / Courtesy Galerie Cortex Athletico

 

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