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L'art, cette grande famille... réunie pour l'été au CAPC PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 12 Juin 2013 07:00

On vous l’avait annoncé en bref: pour la suite des festivités liées à son 40e anniversaire, le CAPC a fait «tourner» ses accrochages, avec quatre nouvelles expos monographiques à voir tout l’été, jusqu’en septembre.


Pour le coup, le musée est plein à craquer d’œuvres en tous genres ayant pour point commun de développer une politique de la subversion des corps et plus largement des rapports sociaux. En particulier, celles de l’Autrichien Markus Schinwald et de la Galloise Sylvia Sleigh. 



Dans la tête de l’artiste

Né à Salzbourg en 1973, Markus Schinwald, représentant du pavillon autrichien en 2011 à la Biennale de Venise, a les honneurs de la nef qu’il occupe du sol au plafond. Il donne accès, par le biais d’un répertoire de formes (dessins, sculptures, vidéos, peintures) et de références (histoire de l’art, psychanalyse, philosophie, etc.), à un environnement psychologique singulier. Impossible d’avoir une vision d’ensemble. L’accrochage des œuvres s’y oppose. Il y a bien ces marionnettes animées, ces portraits du XIXe siècle de bourgeois allemands ou autrichiens augmentés de prothèses ou d’accessoires, cette vidéo («Orient») montrant notamment un homme tentant d’extraire son pied coincé dans la fente d’un mur... 



Une expérience

Et puis il y a ces rideaux épais tombant sur toute la longueur de la nef, de sorte qu’ils la transforment en théâtre, la mettant partiellement à l’abri des regards des visiteurs qui arrivent. Partiellement, car ils laissent entrevoir les pieds et les jambes des spectateurs déjà présents dans l’espace. Au passage, c’est assez rare d’être déstabilisé à ce point dans une exposition où l’on se trouve à la fois acteur et voyeur, installé tour à tour des deux côtés du miroir. D’ailleurs, il faudrait presque se munir de jumelles pour observer une partie des œuvres accrochées dans les hauteurs. 
Dans cet univers irrationnel, les corps empêchés, marionnettiques, augmentés de prothèses, deviennent un objet dont il est difficile de tracer les limites entre le «naturel» et «l’artificiel». Il semble aussi y être question de la relation à l’autre dans un espace clos et aliénant.



Le New York des sixties en peinture

Au deuxième étage du musée, la galerie Ferrère abrite la rétrospective «Un œil viscéral» de Sylvia Sleigh (1916-2010). Ses peintures, dans une veine figurative et réaliste, dressent le portrait de l’intelligentsia du New York des 60’s-70’s où elle s’est installée à l’âge de 45 ans en raison de la nomination de son mari, le critique d’art Lawrence Alloway, à la tête du musée Guggenheim. 
Féministe, engagée sur la scène artistique dont elle est devenue une personnalité, elle a gravité autour de lieux comme la galerie A.I.R., première du genre à défendre les artistes femmes / femmes artistes (photo de Une).

L’œuvre de Sylvia Sleigh s’est aménagée une place à part dans le paysage culturel et social agité des années 1960-1970, celui des avant-gardes artistiques et des luttes identitaires. «Tous nos amis étaient peintres abstraits, et d’être un “réaliste” semblait plutôt hors sujet», disait-elle. Loin de la radicalité, elle restituait l’émergence de la conscience féministe dans le travail des femmes à cette époque, avec le refus des rôles traditionnels «féminins», les thématiques autour de la sexualité, des identités de genre et de «race».


C’est en peignant des nus masculins (des artistes, des critiques d’art), mais aussi des femmes, qu’elle a acquis sa notoriété. Encore aujourd’hui, sa peinture reste anachronique. Et c’est sans doute pour cette raison qu’elle peut faire l’objet d’une relecture queer autour des questions de genres et des relations entre pouvoir et savoir. •

Camille Carrau

Photo : © Sylvia Sleigh

 

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