Une saison en apesanteur se profile au Carré-Les Colonnes |
Jeudi, 13 Juin 2013 07:00 |
Eh oui, encore une année de merveilles ! Ça devient une habitude pour la Scène conventionnée de Saint-Médard-en-Jalles et Blanquefort réunies, avec une saison 2013-2014 à venir qui s’annonce une nouvelle fois hors des sentiers battus, fourmillant de beaux spectacles et de créations hors normes. De quoi mettre l’eau à la bouche. Et ce qui fait sûrement le plus plaisir à entendre, c’est que l’audace paie. Fruit d’un travail incessant de toute une équipe réunie autour de Sylvie Violan, la directrice de l’EPCC (la structure réunissant les deux salles), l’orientation du Carré-Les Colonnes trouve son public à vitesse grand-V : +20% de fréquentation l’an dernier avec plus de 30 000 spectateurs! «Un engouement du public rapide pour une structure qui n’a fait à proprement parler que trois saisons depuis la fusion, se réjouit Sylvie Violan. Et avec 2 400 abonnés la saison dernière, soit plus de 30% de hausse, on constate qu’il y a une vraie fidélité qui se crée.» Pas la grosse tête Côté musique, on verra Christophe en plein «Intime tour», en solo avec sa guitare et son piano, le 14 mars, pile l’année des 40 ans des «Mots bleus» ; et, le 13 mai, la comédie musicale «Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ?», le «Starmania» du plus trash de nos chanteurs. Le monde au rendez-vous Danse, toujours, avec Kader Attou, directeur du CCN de La Rochelle, dont sa Cie Accrorap donnera sa dernière création, «The Roots», hommage aux racines smurf et street dance du hip hop. Et avec Dominique Brun, qui poursuit sans relâche son travail de relecture des oeuvres fondatrices de la modernité en danse avec, centenaire oblige, une recréation du «Sacre du Printemps» de Stravinsky / Nijinski. Double recréation, même, avec un «Sacre #2» partant de ce qu’on sait de la mythique chorégraphie disparue, et un «#197», réinvention façon Brun avec l’aide de chorégraphes en vue, François Chaignaud et Laâtifa Labissi en tête. Un dernier mot de danse pour parler international : les gumboots et tap dance de la Cie Via Katlehong auront les honneurs du premier spectacle dans le Carré, le 10 octobre, qu’on complétera, en pleine Saison sud-africaine en France, par les «Township Stories» du dramaturge Paul Grootboom, le “Tarantino black” (pendant Novart). L’Argentine, elle, s’illustrera triplement avec les clowneries de Nino Costrini d’un côté, de l’autre le théâtre sensible de Claudio Tolcachir («Emilia», en avril) et celui, choral et social, d’un maître du genre, Mariano Pensotti, avec son «El pasado es un animal grotesco» dans un Buenos Aires pendant la longue crise qu’a traversé le pays, de 1999 à 2009. Petits et grands dans le même panier
Toute la saison, les arts de la piste et autres propositions tout public auront la part belle – «pas de spectacle garderie», prévient-on, les spectacles étant tous à même de séduire enfants et adultes à la fois. Parmi eux, la très attendue nouvelle création des circassiens du Collectif AOC en avril, les contes «Buchettino» où les spectateurs sont allongés en dortoir, ou encore le poétique «J’avance J’efface» du Théâtre à Cru, le coup de coeur de l’équipe du Carré. On n’oubliera pas de mentionner le gros travail de soutien au long cours des compagnies locales, entre résidences et co-productions, qui aboutira cette année avec le nouveau délire en déambulation de nos Bordelais de l’Opéra Pagaï: la vraie ouverture de saison, mi-septembre, ce sera pour eux et leur «Far Ouest», création unique quelque part entre Saint-Médard et Blanquefort. • Sébastien Le Jeune
Photo : Asaki, la fée-nourrice de Stirs, un môme frappé d'amnésie pathologique. Les émouvants héros du "J'avance J'efface" du Théâtre du Cru, entre théâtre, musique, vidéo et dessin en live, à voir dès 8 ans en février prochain. © Frank Ternier |