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Expo design : La touche espagnole PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 17 Juin 2013 07:00

Ouverte ce week-end, l’exposition «Design España» donne à voir un large panorama d’œuvres emblématiques de la créativité de nos voisins espagnols. Une proposition du Musée des Arts déco à voir dans la galerie des Beaux-Arts jusqu’au 16 septembre.



L’idée est bienvenue, tant il apparaît à la visite qu’en dehors de ses figures de proue, Urquiola et Mariscal en tête, l’Espagne est une grande nation du design trop largement ignorée, éclipsée qu’elle est par les géants du genre – Italie, France, Etats-Unis… Un déficit de reconnaissance auquel l’Histoire n’est pas étrangère : dans les années 1920-1930, Madrid et Barcelone brillaient sur la place mondiale, pleinement inscrites dans les courants de la modernité et du rationalisme européen dans la roue de Le Corbusier et consorts. En point culminant, le Pavillon de la République espagnole à l’Exposition internationale de Paris en 1937 – où Picasso allait montrer son fameux «Guernica».

La Deuxième Guerre mondiale, la Guerre civile espagnole et le régime de Franco vont passer par là, et il faudra attendre les années 1970 pour assister au renouveau de cet art espagnol : «Cela sera le fait d’architectes, qui vont d’abord rattacher les wagons d’une tradition perdue, de cet élan de modernité occulté pendant le franquisme», explique François Guillemeteaud, conservateur au musée des Arts déco et commissaire de l’exposition. «Ceux-ci vont renouer avec les racines, les fondements de la ligne espagnole, et seront pour certains les fondateurs des premières agences de design dans le pays.»



Quantité de pièces emblématiques

Le rez-de-chaussée de l’exposition, foisonnant et coloré, retranscrit bien l’effervescence de ce renouveau. Grands classiques du mobilier, luminaires récents, design intégré autour de la marque de chaussures Camper, et surtout des arts graphiques en plein bouillonnement. Ainsi, les sacs “collectors” des grands magasins Vinçon, où des graphistes ont pu laisser libre cours à leur irrévérence ; les affiches d’un Javier Mariscal – celle du dernier Almodóvar, c’est lui ! ; ou encore le fameux taureau Osborne, imaginé par Manolo Prieto dès 1956 (dont on verra le dessin original), qui va vite perdre son statut publicitaire pour devenir un symbole de l’identité espagnole avec sa grande ombre noire de 14 m de haut juchée au bord des routes.

L’étage rassemble, quant à lui, un ensemble conséquent d’objets mobiliers et d’objets usuels emblématiques de la patte espagnole. Du très artistique, avec le canapé «Bocca», souvent surnommé sofa «Mae West», l’actrice dont la bouche a inspiré à Salvador Dalí ce curieux canapé ; le pionnier Oscar Tusquets dans ses œuvres avec la chaise «Gaulino», clin d’œil à l’Italien Mollino et à Gaudi ; les tapis ouvragés du Basque Martín Azúa ou l’audacieux «Lovers’ Chair» d’un Nacho Carbonell, représentant de la jeune garde. Du surprenant avec la chaise à oreilles de Mickey de Mariscal, le fauteuil «Maia» de Patricia Urquiola ou les vases de Jaime Hayon. Et des classiques tels les chaises alu «Montecarlo» et tressées plastique «Barcino» de l’agence Indecasa, qu’on voit à toutes les terrasses… Signe que le design espagnol est partout sans qu’on le sache.

Une foule de belles pièces est réunie dans ces murs. On regrettera simplement la scénographie sans relief, mal équilibrée et, surtout, la pauvreté des cartels qui laisse le visiteur plutôt livré à lui-même. À tout prendre, on choisira la visite guidée*. •

Sébastien Le Jeune

Photo : La chaise «Om» du Basque Martín Azúa, et son tapis «Trepitjada» (photo de Une) ; à droite, le graphisme de Javier Mariscal pour l’affiche du dernier Almodovar et les vases de Jaime Hayon. © Martín Azúa

 

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