Le Rocher de Palmer a levé le voile hier sur la première partie de sa prochaine saison. Une 4e année qui démarrera très fort, avec pas moins d’une soixantaine de concerts en seulement trois mois. À ne plus savoir où donner de l’oreille!


Et d’entrée, le 25 septembre, on aura un bel exemple de cette effervescence, de ces «mélanges étonnants de public» que le directeur artistique de la (triple) salle cenonnaise Patrick Duval affectionne particulièrement: d’un côté, le célèbre Staff Benda Bilili qui a échappé de peu au split final, ne perdant que deux membres dans l’affaire; de l’autre, Quilapayún, l’un des sinon le groupe phare de la résistance à la dictature chilienne, entre 1973 et 1988. Cruel dilemme en perspective, donc, pour les fidèles de Musiques de Nuit, l’asso mère dont le “coeur de métier” sont le jazz et les musiques du monde. 


Mais ils auront évidemment de quoi se régaler tout l’automne. Côté jazz, on démarrera le 9/10 avec un géant, Trombone Shorty, l’homme en train de révolutionner le style New Orleans en y mêlant des éclats de funk, de soul et de hip hop; et on finira le 1/12 avec un autre, Jamie Cullum, l’enfant terrible du piano jazz-pop britannique, qui a pour lui une discographie épatante, un mur bardé de trophées et, surtout, une fantaisie et un charisme qui en font une vraie bête de scène.

Entre les deux, on reverra notamment Greg Porter le 20/10 puis Avishai Cohen le 19/11, en collaboration avec Eysines, au Vigean, donc. Également, le 13/11, Youn Sun Nah, la diva sud-coréenne qui est littéralement en train d’exploser avec son dernier bébé, «Lento»; et certainement le plus grand des contrebassistes européens, Henri Texier, en quartet le 29/11 pour le Festival du saxophone.



Fenêtre sur le (beau) monde

Du beau monde aussi côté musiques du monde. Il faut commencer par la fin, et l’Europe, pour évoquer la seule date en France d’une chanteuse flamenco de légende, Carmen Linares, dans son nouveau «Remembranzas», le 12/12: la cantaora y donnera un hommage aux poètes qui l’accompagnent depuis cinq décennies – García Lorca, Hernández, Jiménez... À la Biennale de flamenco, au Théâtre de Chaillot parisien la semaine prochaine, les spectateurs n’auront droit qu’à un «ensayo», une répétition!


Europe toujours, direction le fado. Un fado rafraîchi, avec “la” nouvelle voix du genre le 16/11, Ana Moura, qui lorgne volontiers vers la pop ; et, le 5/12, António Zambujo : regardant, lui, vers le Brésil, Caetano Veloso l’adoubé, le comparant à à João Gilberto. 


L’Afrique sera aussi très présente: du Nord par l’oud tunisien d’Anouar Brahem le 20/11 et les «Arabesques» d’une Jane Birkin dans son dernier tour en Orient avec Gainsbourg le 12/11, ou encore l’Orchestre national de Barbès, le 13/12; de l’Ouest par la kora malienne du grand Balaké Sissoko le 17/10; du Sud-Est avec les envoûtantes musiques traditionnelles de Khitara - Orchestre de Zanzibar, le 26/11.


Éclectisme à tout crin

Par ailleurs, il y en aura et tant pour toutes les oreilles qu’on listera pêle-mêle. En chanson, Alex Beaupin, Thomas Fersen plus les ovnis Rodolphe Burger et Brigitte Fontaine, et les Debout Sur Le Zinc en version jeune public. En rock – merci Base Prod. et Allez Les Filles –, Zombie Zombie, Foals, !!! (tchik tchik tchik), BB Brunes... En soul/funk, Ayo et Keziah Jones. En rap, La Fouine, Kery James et les vieux amis d’IAM. En electro, Rone live et le phénomène Woodkid. Ouf!

Heureusement que, cette saison, avec ses derniers concerts, ses Rendez-vous sous les abeilles, ses Inédits de l’été et le Festival des Hauts de Garonne, le Rocher a de quoi nous tenir déjà jusqu’au 19 juillet! •


Sébastien Le Jeune

www.lerocherdepalmer.fr

Photo : D’énormes affiches jazz (Trombone Shorty) et world (Jane Birkin en «Arabesques») saupoudrées de rock, d’electro (Woodkid) ou de classique (Sonia Wieder-Atherton). © Kirk Edwards / Gabrielle Crawford / René Habermacher / Marthe Lemelle