Pour parler du festival Vie Sauvage, ce week-end à Bourg-sur-Gironde, on avait l’embarras du choix: il n’y a que des groupes dont tout le monde parle sur la scène indé. Focus sur les Bordelais de Pendentif
 dont le «Embrasse moi» sera sûrement l’un des singles de l’été, et dont on a eu la chance d’entendre le 1er album, à paraître à la rentrée (le 24 septembre) chez Discograph. Entretien avec Benoît Lambin, le guitariste du groupe – réalisé mardi, à la veille de leur départ pour la Fête de la musique... en Russie!



Jusqu’ici, on connaissait seulement une petite poignée de vos titres, et on a pu vous voir plusieurs fois sur scène par ici. Et tout d’un coup, on apprend que vous êtes signés sur une major!

Oui, ça s’est accéléré d’un coup! On avait démarré en 2010, et sorti un premier EP co-produit par La Bulle Sonore, à Avignon, en 2011. Ce qui nous avait permis d’enchaîner le Printemps de Bourges et les Francos de La Rochelle. Mais, surtout, comme dès nos débuts on a rencontré le tourneur 3C, on a accumulé pas loin de 70 concerts dans toute la France, et on a aussi bénéficié d’un accompagnement avec des résidences à la Rock School Barbey. Au fil des rencontres, on avait aussi déjà un éditeur, Strictly Confidential, quand on est rentré en studio en septembre dernier. Avec nos 12 titres, on a démarché les maisons de disque, et Discograph nous a vite fait confiance – ils nous avaient à l’oeil depuis les Francos...



À l’écoute des titres à venir, on sent que votre son a considérablement évolué... 

C’est vrai, on s’est petit à petit éloigné de la pop un peu surf, à ligne claire, On compose tous ensemble et, comme on est cinq, avec des influences très diverses – on avait tous des groupes avant, sauf Cindy qui vient du théâtre –, on ne veut pas se réduire à une seule esthétique figée. Je crois qu’à mesure que Mathieu, le bassiste, s’est plus impliqué dans les compos, on a développé un côté plus groove, plus funk de blanc-bec à la LCD Soundsystem. Et puis, ça vient aussi de l’expérience de la scène: on aime ce côté dansant qui fait encore plus participer le public.



Ça vous fait quoi d’être assimilé à cette nouvelle “scène French pop”?

On s’en fout un peu. C’est pas mal un truc monté par la presse autour d’une scène éparpillée qui en a eu marre à un moment de chanter en anglais. Dans mon groupe précédent, j’écrivais déjà en français, et la pop est un format musical que j’aime depuis toujours: il faut tout dire en 3-4 minutes, et musique et texte forment un tout. C’est un parti pris de ne pas faire dans le littéraire mais de s’attacher à la musicalité des mots. C’est peut-être une mode mais, nous, on était dans les premiers. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune 


www.pendentifmusic.com

Festival nouvelle vague
Pour sa 2e édition, l’équipe du festival Vie sauvage a considérablement musclé le plateau. On passera rapidement sur ce vendredi soir essentiellement bordelais dans les cafés (le post-rock de Staring In The Sky, la pop folk d’A Call At Nausicaa...) et sur le dimanche matin et ses DJ sets sous la halle du marché, tous deux gratuits.

Le gros morceau, c’est demain où, pour 12€ seulement (en prévente, 15€ sur place) on aura droit à de belles têtes d’affiche. Avec, outre Pendentif, Fauve, le phénomène indie du moment, ce genre de groupe totalement singulier dont on se dit qu’il ira loin avec son atmosphère sombre et son écriture séminale; Archipel, dont la synth-pop naguère mystique se fait de plus en plus percutante; Kim, un môssieur qu’on aime bien, aussi inclassable que prolifique (21 albums depuis 1996 !) ; et Arch Woodmann, la pépite pop de chez Platinum.

Plus plein d’autres bricoles dont un marché gourmand, le tout de 17h à 2h dans le chouette parc de la Citadelle – avec une salle de repli sur le site en cas de pluie !

www.festivalviesauvage.fr

Photo : De gauche à droite, Mathieu Vincent à la basse, Benoît Lambin à la guitare, Cindy Callède au chant (et au tambourin), Jonathan Lamarque à la batterie et Ariel Tintar aux claviers. © J. Roques