Ouf, les beaux jours sont là, juste à temps alors qu’on rentre dans le dur de la saison des festivals. Focus sur le poids lourd du coin, Garorock, et plus précisément sur Make The Girl Dance, la machine electro estampillée made in Sud-Ouest. 


Depuis «Baby Baby Baby» et ses millions de vues sur le Web en 2009, chaque sortie du duo a fait le buzz par son côté à la fois brut de décoffrage et festif. Avec le single «Girlz», revoilà la fine équipe qui a rempli plusieurs fois le Zoobizarre, le 4Sans ou le BT59 dans un show complètement renouvelé, «Flash & Light», qu’elle donne pour la première fois dans le Sud-Ouest sur le site de Marmande ce week-end. Entretien avec Pierre Mathieu, la moitié du duo, toujours un peu journaliste pour la télé (Canal, M6...), à cheval entre Tarbes et Biarritz.



Ça faisait un moment qu’on ne vous avait plus entendu et, là, un seul single et vous voilà à l’affiche de Garorock !

Oui, c’est une chance. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’après la sortie de l’album, on était en contact avec l’équipe du Garo, Ludo Larbodie en tête – notamment quand j’ai tourné un doc de 52 minutes sur l’édition 2012 pour France Ô. Mais comme le festival reste tout de même très rock dans l’âme, il était bien tenté de nous faire jouer mais pas dans le set de l’époque. C’est vrai que ça s’apparentait beaucoup à du DJ set, avec moi qui mixais des sons et Greg Cauzot, mon acolyte, qui balançait les boucles.

Maintenant qu’on a du nouveau matériel d’avance, on s’est dit qu’on allait faire autrement. La partie live est devenue plus conséquente et, surtout, on a fait un gros travail de light sur une architecture gonflable. Cette fois, Ludo a dit banco.


Ici, en France, en dehors des festivals spécialisés, l’electro est souvent calée en fin de soirée. Ça ne vous ennuie pas de passer samedi à 2h50 ?

Oui, c’est vrai qu’on a pu jouer beaucoup plus tôt dans des festivals à Bangkok ou en Espagne. Mais on prend la place qu’on nous donne, on est déjà bien content de jouer à Garorock ! C’est le plus gros festival français qu’on ait jamais fait et, en plus, on jouera un peu à domicile – le Sud-Ouest, c’est une grande famille. Et puis, dans tous les festivals, on peut très bien trouver ça mou à 23h alors que le feu a lieu à 5h... Non, ce qui nous ennuyait un peu, c’était de chevaucher un peu le set de Paul Kalkbrenner, la tête d’affiche electro. Mais les gens savent bien, je crois, qu’on a un son très différent.



Justement, votre style, jusqu’à l’album fin 2011, c’était même limite electrorock. Avec «Girlz», ça se sent moins...

En effet, on est arrivé au moment où il y avait toute cette vague un peu bruyante dans l’electro. Il faut savoir qu’on composait alors à base de riffs de guitare – en nous inspirant d’AC/DC et consorts – qu’on électronisait ensuite. On s’est un peu éloigné de ça dans la façon de faire, oui, mais même si la coloration musicale change, je pense qu’on reste quand même dans une ligne dure, assez rock, assez rugueuse au fond : on a toujours envie que ça envoie, que les gens sautent partout, qu’ils pogotent, qu’ils se bagarrent !



Ah bon, vous n’avez plus la vocation de «Make The Girl Dance», faire danser les filles ?

Si, mais on aime bien aussi les regarder quand elles se bagarrent ! (rires) • 


Recueilli par Sébastien Le Jeune

Garorock, à Marmande (47, à une heure de Bordeaux), 17e édition, du 28 au 30, plaine de la Filhole. Avec Iggy Pop & The Stooges, Mika, Bloc Party, Wax Tailor, Asaf Avidan, BRMC, Skip The Use, Alborosie, Laurent Garnier, Two Door Cinema Club, Lilly Wood… Pass 1 jour 39€, 2 jours consécutifs 67€, 3 jours 96€ (camping inclus). Aller-retour TER Bordeaux/Marmande à 10€ sur présentation du billet d'entrée au festival.

www.garorock.com

Photo : Pierre Mathieu et Greg Couzot, a.k.a. Make The Girl Dance : «On reste dans une ligne dure, assez rock.» © Roy Music