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La commande publique met de l’art sur toutes les lignes PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 08 Juillet 2013 16:29

Aujourd’hui, la CUB célèbre en grandes pompes l’inauguration des «Fées» d’Antoine Dorotte, la nouvelle oeuvre réalisée avec Zébra3/Buysellf dans le cadre de la commande publique du tramway au terminus Lagardette Bassens Carbon-Blanc de la ligne A.


L’occasion de revenir sur ce qu’est précisément la commande publique, sur les oeuvres qui existent déjà ailleurs dans l’agglo, et d’en percevoir l’intérêt du côté des artistes qui s’engagent dans ce processus en proposant leur travail dans l’espace public. Entretien avec Antoine Dorotte.



Quel était le cahier des charges lié à la commande publique de cette œuvre ?

La lecture du cahier de charges remonte à l’été 2011, ça fera bientôt 2 ans. Sur le site du terminus Lagardette Bassens Carbon-Blanc, il s’agissait de tenter d’insuffler de la “vie” à un complexe parking/rond-point/terminus pas franchement gai. Ce qui m’a intéressé, c’est justement l’austérité du site, et particulièrement celle de la petite maison des chauffeurs et des contrôleurs que l’on pouvait éventuellement intégrer au projet, toit plat et pas de fenêtres. Sur ces bases d’une froide neutralité, il y avait matière à broder. Le caractère “oscillant” du flux des passagers traversant le lieu pouvait aussi être un axe de réflexion. 



Qu’avez-vous voulu réaliser avec «Les Fées» ?

On peut y reconnaître trois silhouettes de pylônes haute-tension dont les ossatures auraient été enrobées d’une peau de métal. Ces fées “électricité” forment une ronde, penchées les unes vers les autres, connectées par leurs extrémités pointues. L’ensemble prend appui sur ce local bizarre qui ressemble à un transformateur, formant un court-circuit. Un jeu très formel sur la base d’une figure très répandue dans le paysage moderne, tend, par glissement, à faire virer l’atmosphère au poétique et au surnaturel. 



L’échelle de ce projet vous a-t-elle amené à travailler différemment ? 

Beaucoup de monde a travaillé sur le projet et j’ai été très bien accompagné, notamment par l’équipe de Zébra3/Buysellf. Depuis le début, en 2011, on a fonctionné par étapes, en postulant, étudiant, et défendant le projet… Ensuite seulement, est venue la phase de réalisation. Ce sont des procédures et des durées de travail qui ne m’étaient jusqu’alors pas familières. Ce qui amène à travailler ainsi, c’est l’espace public, les enjeux qu’il suscite.



Ça représente quoi pour un jeune plasticien d’être retenu dans le cadre de la commande publique ? 

Je n’avais jamais été candidat sur des procédures de type 1% artistique et commande publique. Le fait d’être retenu était donc une belle surprise. C’est vraiment “cool” de réaliser que des artistes “émergents” peuvent se voir donner leur chance malgré la confrontation de leur projet à ceux de véritables pointures. • 


Recueilli par Camille Carrau


Dans le cadre de l’Été métropolitain, le Frac Aquitaine propose des parcours «L’Art dans la ville» (2h), autour des oeuvres du tram. Premier vendredi 18h, sur réservation. etemetropolitain.lacub.fr


Le programme du jour

L’inauguration proprement dite a lieu ce soir, à 21h30, à Lagardette, avec un mix de DJ Vex. Mais toute la journée voit des animations autour de la commande publique. Jusqu'à 17h30, école Jaurès (Bassens), ouverture du container baladeur du Frac Aquitaine qui présente en vidéo les oeuvres du tram. Jusqu'à 18h, salle polyvalente Favols (Carbon-Blanc), inauguration de l’expo «Les Fées» autour de la bande dessinée de Winshluss co-éditée par Zebra3 et Les Requins marteaux ainsi que le travail de Anne Leroy (photographe), qui accompagnent le travail d’Antoine Dorotte.


Vous avez dit "commande publique" ?

La commande publique est un dispositif qui permet à l’État et aux collectivités d’affirmer un soutien important à la création de notre temps en permettant à la production d’artistes vivants, de sortir des musées et d’aller à la rencontre de la population tout en enrichissant le patrimoine de demain.
La première commande d’œuvres autour de l’aménagement du tramway s’est étalée de 2000 à 2009. L’enveloppe d’1,5 million d’euros (HT) a permis la réalisation de 6 «œuvres sur sites» visibles le long des lignes et de 5 «œuvres de réseau» comme les 137 panneaux vitrés coupe-vent conçus par le collectif italien Stalker. En 2010, une nouvelle commande a été engagée pour la 2e phase du chantier du tramway avec une provision de 930 000€ HT, concernant Bassens, Bègles, Carbon-Blanc, Floirac et Mérignac. Deux projets sont en cours : «Les Fées» de Dorotte (qui s’achève) et «Commence alors la grande lumière du Sud-Ouest» de Pascal Convert pour la station Gare de Bègles. Il devrait y avoir une dernière commande en lien avec la 3e phase du chantier du tramway.
Qui choisit les artistes ? D’abord ils sont sélectionnés par un comité artistique d’experts placé sous l’égide d’Alfred Pacquement, directeur du Musée national d’art moderne du Centre Georges-Pompidou. Ils sont retenus en concertation avec les communes concernées et la CUB.

Dans notre édition pdf, retrouvez 6 oeuvres emblématiques de la commande du tramway (Le Lion bleu, la Maison Kabakov...) et leurs histoires.

Photo : L’artiste Antoine Dorotte, accompagné par les collectifs Zébra3/Buysellf – membres de la Fabrique Pola – a supervisé tout du long la fabrication sur site. Transports, levage, bardage, lumière, électricité : pour toutes les prestations, l’équipe a fait appel à de petites entreprises locales. © Zébra3 - Buysellf / DR

 

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