Après une édition initiatique de très haut vol, le festival Écho à Venir reviendra en septembre avec une affiche toujours aussi ambitieuse – et en premier lieu, l’égérie post-dubstep Ikonika ! Organ’Phantom nous donne la primeur de sa programmation. 


Après une première très bass music, il faut s’attendre cette fois à s’en prendre plein les mirettes : le festival défricheur des tendances musicales à venir jettera cette année davantage de ponts avec d’autres disciplines, ciné et arts numériques en tête. «Cette image du pont correspond bien à ce qu’on essaie de faire, rappelle Marie Laverda, la tête chercheuse d’Organ’Phantom, l’association initiatrice du festival. Jeter des ponts entre les sons d’aujourd’hui, de demain, et leurs racines ; des ponts avec d’autres formes artistiques aussi, au travers de performances, d’installations, de films, de video-mapping.»


Dont acte. Comme l’an dernier, le prélude aura lieu à l’Utopia, vendredi 20, avec une rareté à ne pas manquer : «Koyaanisqatsi», l’un des films pionniers des arts visuels en 1983, déroulé hallucinant d’images signées Godfrey Reggio et Ron Fricke sur fond de prophéties d’Indiens Hopis (les chouchous de Joe Dassin), une production Francis Ford Coppola sur une musique de Philip Glass. Suivra un tour de chauffe sonore au Fiacre en compagnie de l’asso partenaire BassDay.



Du pointu pour tous

Le gros morceau, ce sera samedi 21, avec pas moins de 11 artistes alignés. Avec d’abord une mise en jambes gratuite aux Vivres de l’Art dès 16h30 avec Pamina, Vasquez et Mr. Head, trois des principales signatures de With Us Records, et surtout YoggyOne, qui a livré dernièrement un «Canopée» bluffant, explosant radicalement les frontières du hip hop, chez Eklektik Records.


Passé le pont Chaban derrière le caddie de la Supérette Ambulante, on retrouvera à Niel des mixes des très bons locaux Mr. V et Hookhunt, et un label Eklektik qui fête ses 10 ans avec une de ses pointures, le Japonais Yosi Horikawa. Fort d’un «Vapor» entre hip hop et field recording, il donnera un live augmenté d’une performance de Florence To, artiste visuelle en train d’exploser outre-Manche à coups de soirées Boiler Room et de collaborations avec SBTRKT ou Disclosure. 


Viendront ensuite le brillant duo electrotrash expérimental français Plapla Pinky et, last but not least, Ikonika. Celle qui a donné avec l’étourdissant «Contact, Love, Want, Have» ses lettres de noblesse au future garage s’apprête à sortir le 29 juillet chez Hyperdub (label de Kode9, Burial, Flying Lotus, Darkstar...) un «Aerotropolis» méchamment accrocheur. De bon augure pour une manifestation qui, toute pointue soit-elle, vise à rendre le futur accessible à tous. •

Sébastien Le Jeune


Préventes (WESC, Total Heaven, Fnac, Digitick et réseaux habituels : soirée à Niel 12€ (15€ sur place), pass festival (Niel + Utopia) 16€.
FB : Echo Avenir. Web (très bientôt) : echoavenir.fr

Photo : Ikonika, considérée comme l’un des meilleurs DJs et producteurs britanniques actuels © Georg Gatas