Comme souvent à l’automne, le discret musée Goupil – dans les murs du musée d’Aquitaine – rouvrira ses portes samedi le temps d’une exposition temporaire, consacrée cette année à l’art délicat de la lithographie.


Fort de milliers de photographies, d’estampes, de livres anciens et de matrices de gravures et lithographies, ce musée, le seul en France consacré aux techniques de l’image au XIXe siècle, tire son nom de la maison Goupil, grand éditeur parisien qui allait tenter l’aventure newyorkaise au mitan du siècle.


D’où la pertinence de cet accrochage particulier de 52 lithographies américaines et françaises réalisée par l’American Antiquarian Society, à Worcester dans le Massassuchetts. Dans cette technique, l’artiste dessine sur une pierre calcaire au crayon gras, là où les encres se fixeront sur le papier à l’impression – la couleur est ensuite ajoutée à la main. Une méthode de reproduction rapide qui va connaître un essor formidable depuis son invention en Allemagne, à la fin du XVIIIe, triomphant en France dès 1820. 


C’est en France que viendront se former les éditeurs américains et, plus tard, bon nombre d’artistes et d’éditeurs français iront monter leur affaire en Amérique – telle la maison Goupil. Autant de passerelles qui ont conduit à ce que l’influence du savoir-faire français se ressente dans la production américaine. 


«With A French Accent», c’est son nom, fera une excellente introduction avant la grande expo de rentrée du musée des Beaux-Arts consacrée à «La maison Goupil et l’Italie», en octobre. •

SLJ

Dès samedi, jusqu’au 10 novembre, mardi-dimanche, 11h-18h, 2,5€. Vernissage lundi 10 septembre, 18h.
Visite commentée les mercredis 14h30 (sauf vacances).
Colloque sur la lithographie américaine le 11 octobre, 9h-17h.
www.musee-aquitaine-bordeaux.fr

Photo : Un temps cantonnée à la reproduction, la lithographie est vite devenue un art à part entière. Elle allait vite séduire la bourgeoisie puis les classes moyennes et populaires par ses scènes de vie, notamment sous l’influence de l’école française – ici un «Galant mal venu» de l’éditeur français Goupil. © American Antiquarian Society