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Pépinière du Krakatoa: à nous Paris ! PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 11 Septembre 2013 08:00

Demain, la Pépinière monte à Paris ! Quatre groupes d’ici – Bengale, Be Quiet, Archipel et Dorian & The Dawn Riders – seront à l’affiche d’une carte blanche au dispositif d’accompagnement du Krakatoa de Mérignac à La Plage, le festival estival de Glazart, à La Villette. 
Un joli coup de projecteur national : les détails avec Guillaume Mangier, responsable d’une Pépinière qui souffle ses 20 bougies cette année.

Cette petite virée à Paris, avec quatre groupes qui plus est, c’est une première pour la Pépinière, n’est-ce pas ?

Oui. Par le passé, on a déjà accompagné des groupes dans beaucoup d’autres salles en France mais, pour la première fois, un programmateur, Matthieu Meyer de Glazart (excellente salle située intramuros sur le site de la Villette, ndlr), a choisi de donner une carte blanche à la Pépinière. Un signe que la scène bordelaise a le vent en poupe.


Alors on joue la carte à fond en affrétant un car : on part avec les groupes mais aussi des partenaires comme les labels Animal Factory et Banzaï Lab ou le tourneur Zoobook, et mes collègues responsables de l’accompagnement dans les autres salles de la Smac d’agglo, Nico de Barbey et Manu de Rock & Chanson.



La compilation de la Pépinière* compte 17 titres. Comment avez-vous choisi les heureux élus ?

Ça n’a pas été évident. On a donc pris en considération deux critères. D’abord, certains projets accompagnés par la Pépinière ont déjà atteint un stade où, maintenant, ils peuvent se passer d’elle pour avoir une exposition à Paris – je pense à Odezenne, les Crane Angels ou JC Satàn qui vient de faire Rock en Seine. Notre mission, c’est vraiment de mettre un coup de projecteur sur ceux qui en ont besoin. 


Le second critère a été de mettre l’accent sur les groupes qui ont une actualité particulière. Les deux groupes invités à jouer live font déjà un peu parler d’eux : Bengale a un album prévu d’ici à fin 2013-début 2014, Be Quiet a sorti un EP numérique qui a été très bien accueilli en avril et prépare une sortie physique à l’automne. Les deux autres devront pour des raisons d’organisation du festival se contenter de DJ sets : on a donc retenu Archipel, qui se font plutôt rare sur scène mais qui ont une couleur musicale particulière qu’on a envie de défendre, et Dorian & The Dawn Riders, un projet tout neuf mais qui a déjà été encensé, par J.-D. Beauvallet des «Inrocks» notamment.



Quelles retombées espérez-vous de cet événement ?

On n’a pas eu envie de saisir cette occasion des 20 ans de la Pépinière simplement pour mettre en avant le dispositif lui-même, même si ça y participe. Ce qu’on a souhaité, c’est vraiment mettre en avant les projets qui nous tiennent à cœur. On espère donc que cela profitera aux groupes qui font le déplacement mais aussi aux autres présents sur la compil’. D’autant plus que l’événement est massivement relayé par la presse spécialisée, «Les Inrocks» en tête, et qu’y sont invités une foule d’acteurs du circuit – tourneurs, labels… Pour moi, c’est aussi important de rencontrer mes interlocuteurs habituels “en vrai” : le relationnel, le maillage de réseau représentent un travail de fond essentiel à ce niveau d’accompagnement.



Faire monter des groupes à Paris, est-ce une direction que vous souhaitez voir prendre à la Pépinière ?

Oui et non. Oui, en ce sens que, pour certains groupes, c’est un choix qu’on a envie de développer. Du fait des évolutions du secteur aujourd’hui, on demande aux groupes un professionnalisme de plus en plus accru, de plus en plus tôt dans leur parcours. Ceci couplé à l’offre démentielle de musique actuellement, il semble qu’un dispositif d’accompagnement doit aller plus loin qu’auparavant. 


Non, car le “cœur du métier” reste tout de même intervenir en conseil, donner les outils pour répéter un live, aider au développement de projet. Mais, depuis 6 ans que je fais ça, je me rends compte que cela ne suffit plus : même au niveau local, il devient de plus en plus important de faire en sorte que les groupes développent des relations étroites avec leur environnement dans la filière, tourneurs ou labels, locaux ou au-delà…


C’est d’autant plus important dans le contexte actuel où la situation économique n’est pas bonne : les programmateurs, les labels, prennent moins de risque – sur les premières parties, notamment – et c’est donc l’émergence qui souffre, en premier lieu. Je pense qu’en tant que Smac, on a une mission à remplir et, avec ce genre d’occasion, une vraie carte à jouer.



Vous disiez précédemment que la scène bordelaise a le vent en poupe. À quoi est-ce dû, selon vous ? Et quelle part revient à des dispositifs de type Pépinière ?

Le vent en poupe, c’est incontestable. Un seul exemple, le Fair (fond national de soutien au démarrage de carrières d’artistes, ndlr) : Bordeaux n’avait eu aucun lauréat depuis 2005 avec The Film, et la dernière fois qu’il y a eu deux lauréats c’était en 1993. Cette année, avec Pendentif, Odezenne et Crane Angels, on raflait trois places sur 15, du jamais vu !


Pour expliquer cette vitalité, il y a déjà un territoire assez unique : pour des tas de raisons, sociologiques, politiques, culturelles, Bordeaux a toujours eu une scène, des scènes très actives. On parle de la scène rémoise ou clermontoise de façon ponctuelle ; dans des villes comme Bordeaux ou Rennes, il y a toujours quelque chose. 


Ensuite, la scène locale compte énormément d’acteurs, ce qui crée un effet d’émulation – encore accentué par les artistes eux-mêmes : les Crane Angels, par exemple, n’ont pas hésité à mettre en lumière tout leur collectif Iceberg. Et ça marche : si tout ça ne doit pas faire oublier les groupes qui ont grimpé par le passé, tels les Sleeppers ou les Magnetix, eux n’ont jamais fait la couverture du «Télérama Sortir» comme J.C. Satàn…


Enfin, il y a bien sûr tout ce travail de fond d’accompagnement, mais il se double désormais de nouveaux partenaires, des jeunes qui arrivent – les Animal Factory, Zoobook, Banzaï Lab ou encore Boxon Records. C’est tout un environnement qui lie maintenant la ville au territoire national. 
Nos groupes ont donc peu à peu tissé des liens inédits avec l’industrie et, à un moment donné, ça paie. Bien sûr, ces coups de projecteurs sont cycliques d’un point de vue médiatique. L’enjeu, aujourd’hui, au-delà de la reconnaissance de la Pépinière, c’est de maintenir cette aura nationale de plus en plus importante et de capitaliser sur le réseau pro ainsi créé afin de toujours réussir à mettre en avant des projets bordelais.








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Recueilli par Sébastien Le Jeune 


* En écoute gratuite sur le Facebook “Pépinière Krakatoa” ou via official.fm/playlists/rrYS

Photo : Accompagnés par la Pépinière du Krakatoa, des groupes comme Be Quiet (ci-dessus) peuvent espérer un surcroît de visibilité grâce à cette date parisienne. © DR

 

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