Surprise surprise, revoici déjà le festival Nomades, à Bacalan, dès ce jeudi soir ! Biennal d’ordinaire, il revient exceptionnellement cette année, sous l’impulsion d’une équipe gonflée à bloc après le succès de l’an dernier. Une édition qui se présente sous les meilleurs auspices avec Peret Reyes comme parrain.


Trois jours de fête avec en point d’orgue un énorme concert de Titi Robin, ça a forcément de quoi donner du baume au coeur aux plus fatigués. «Tout le monde était chaud, confirme Fabien Hude, l’un des responsable de Mascarets, l’asso organisatrice. L’équipe, les bénévoles, tous les gens du quartier, à commencer par les gens du voyage. Alors on s’est dit que, biennale ou pas, on pouvait continuer sur notre lancée en 2013.»

L’autre raison, plus prosaïque, c’est l’argent. Avec les baisses de subventions publiques qui ont déjà commencé à toucher le festival, «on s’est dit que ça allait être beaucoup plus compliqué en 2014». Et ce, même si toutes les collectivités (de la Drac à la Ville en passant par la Région, le Département et la CUB) et d’autres partenaires comme la Fondation de France ou Aquitanis saisisse bien l’intérêt de cet événement qui tient vraiment du projet social.


Car Nomades, ce n’est que la partie émergée d’un travail à l’année, mené par Mascarets sous l’égide de sa nouvelle présidente Marine De Broca-Célérier et de son vice-président, Yves Jouanard (également directeur de l’école Achard) en lien avec l’Amicale laïque de Bacalan. Un travail de sensibilisation des habitants dans ce quartier où les populations nomades, et notamment les Roms d’Europe de l’Est, sont nombreuses. Un travail pour que ces dernières se lient avec le tissu social et associatif, que leurs jeunes fréquentent le système scolaire.

«Sûr que c’est pas facile, surtout quand le sujet revient sur le tapis dans l’actualité, reprend Fabien Hude. Mais on persiste à penser qu’il faut sortir des préjugés, et que la différence ne doit pas faire peur, au contraire, elle est enrichissante.»


Son, expos, théâtre, débats...
 à prix libre
De nombreux résidants du quartier, d’où qu’ils viennent, l’ont compris : en tout, autour d’un noyau dur de 35-40 personnes, ce sont quelque 300 bénévoles qui mettent la main à la pâte de l’organisation du festival. «Sans compter les artisans et les commerçants, très nombreux à donner un coup de main bénévole au besoin. Dernier en date, le forgeron qui nous a dépanné pour des travaux de soudure !»


Ainsi, tout le monde est sur le pont pour faire de cette 4e édition une belle fête de la diversité. La formule, hormis qu’elle est décalée du jeudi au samedi, reste la même : toujours un village riche de plusieurs expositions (dont celle de Patrick Blanche «Les Bajaus, nomades de la mer en Asie du Sud-Est»), de projections, de divers stands et de la Caravane-musée des Arts roms de Tania Magy. Et toujours d’une scène en extérieur où les concerts et spectacles seront gratuits, et un chapiteau en accès payant, à prix libre (on donne ce qu’on peut).


Tout sera gratuit et en plein air ce jeudi soir, avec Olivero et Sukh Mahal, trio d’inspiration indienne, la fanfare balkanique Fanfara Shatra et pour finir DJ Click et ses mixes métissés, avec danseuse orientale s’il vous plaît. Demain vendredi, dès 18h, deux concerts gratuits, du parrain Peret Reyes avec sa rumba catalane puis du quartet String Swing. Sous chapiteau, suivront du circassien et des concerts, dont les Touaregs du Niger Toumast (photo de Une) et la Cie Mohein, fidèle d’entre les fidèles. Enfin, samedi, outre un film-débat sur le “carnet de circulation anthropométrique” créé par Pétain et toujours en vigueur aujourd’hui pour les gens du voyage, on verra une pièce de théâtre du Collectif Bordonor et les solides swingueurs de Rix’Tet en gratuit, et sous chapiteau, le grand live de Reyes et les airs gypsies du Slonovski Bal et de la Fanfara Transilvania. •

Sébastien Le Jeune

Quai du Maroc, tram B Bassins à flot (continuer dans le même sens, passer la passerelle des Bassins). 
www.festival-nomades.com

Photo : Parrain de cette 4e édition du festival, Peret Reyes, maître de la rumba catalane “authentique”. © Marta Pujol