Eh oui, Novart 10e du nom s’achève demain – déjà ! Si vous n’êtes pas encore rassasié par toutes ces « rencontres improbables » et autres découvertes étonnantes de la quinzaine écoulée, rassurez-vous, il reste encore quelques gourmandises à se mettre sous la dent. Rapide tour d’horizon.


À tout seigneur, tout honneur : Hamid Ben Mahi, le directeur artistique de cette édition, nous offrira une dernière “Rencontre improbable” de son cru en confrontant deux univers dansés a priori radicalement opposés : ses danses hip hop d’un côté, de l’autre, celles de Carlotta Ikeda, chorégraphe d’inspiration butō, du Nippon très étrange et très codifié (demain au CAPC).


La danse est particulièrement en vue en cette fin de festival. Dans « Cartel » (les deux soirs au Cuvier), Michel Schweizer imagine le grand vide de la retraite pour des gens aussi passionnés que des danseurs étoiles. Les “anciens grands” du Ballet de l’Opéra de Paris, Cyrille Atanassoff et Jean Guizerix se sont prêtés au jeu dans cette pièce pour cinq danseurs. Ils sont cinq également, en plateau, pour la réflexion autour des racines de la culture occitane « En St[oc]k », par la chorégraphe bordelaise Carole Vergne et son collectif a.a.O. Une recréation qui devrait lui donner encore plus du sel de la terre (les deux soirs à la Manufacture Atlantique). 


Côté théâtre, deux “blockbusters”, si l’on ose dire, tant leur fibre cinématographique est marquée. Primo, le « Dementia » du Hongrois Kornél Mundruczó, un habitué de Cannes derrière la caméra (Prix de la critique internationale en 2008 pour « Delta »), auteur d’un théâtre exigeant, donne à réfléchir sur la réalité et les limites du système médical face à la maladie psychiatrique (ce soir au TnBA). Secundo, « Township Stories » du Sud-Africain Paul Grootboom, très inspiré par l’écriture d’un certain Tarantino pour faire naître ce pur polar sur fond de bidonville (ce soir au Carré des Jalles).

Enfin, on donnera leur chance aux élèves de la 2e promotion de l’ÉSTBA, l’école adossée au TnBA, dans leurs « Premières Scènes » : ils sont quatre, chacun leur solo, certains sur leurs propres textes. Presque des “works in progress”, avec leurs hésitations, leurs approximations, leurs ratés parfois, mais toujours des univers singuliers dessinés avec force passion (les deux soirs au TnBA).


Impossible, pour finir, de ne pas dire un mot de la soirée « Oxymore », demain au Glob Théâtre : Monique Garcia, l’une des fondatrices du lieu a réuni autour d’elle des gens d’horizons aussi variés que la danse classique (Juliane Bubl), l’electro (Flamen), la BD (Alfred), la danse hip hop (Anthony Égéa) et même Captain de Radio Nova pour sa voix inimitable. Cette soirée sera la résultante de deux jours de travail au plateau, ce qui promet de belles surprises. •

SLJ

www.novart-bordeaux.com 

Photo : Hamid Ben Mahi, Schweizer et son « Cartel », « En St[oc]k » du collectif a.a.O., « Dementia » du Hongrois Mundruczó, « Township Stories » du Sud-Africain Grootboom. © de haut en bas : Pierre Planchenault / Didier Olivre / Hugo Dayot / Marcell Rév / Ruphin Coudyzer