Ce mercredi, jour des enfants, marque le début de la 23e édition des Nuits magiques, le festival international du film d’animation créé par l’asso Flip-Book et le cinéma Le Festival de Bègles. Dix jours d’un grand rendez-vous qui séduira aussi les adultes et adolescents.


Car c’est un peu le leitmotiv du cinéma béglais, premier cinéma français spécialisé en ciné d’animation et effets spéciaux : l’animation, ça n’est pas que pour les petits, qu’on se le dise ! Et, tant du côté compétition que des séances spéciales, ce nouveau cru du festival s’attache une nouvelle fois à le démontrer. Jugez plutôt : une seule des 5 sélections de courts et un seul des 4 longs-métrages en lice peuvent être vus par un jeune public, à partir de 7 ans. Mais celui-ci trouvera son bonheur dans quelques programmes qui leur ont été spécialement destinés. 



La voix au public

Côté compétition, on ne change pas une formule qui a bien fonctionné l’an dernier. Les longs vont à l’Utopia pour 3 projections chacun. Les courts, eux, restent au Festival de Bègles avec 4 passages chacun : ils sont le coeur de la programmation car plus représentatifs de « la richesse, la diversité du cinéma d’animation », comme le souligne Fabrice De La Rosa, le directeur du cinéma. Ceux-ci sont répartis en cinq sélections, « Émotion », « Fantastique », « Humour », « Curiosités » et « Jeune public ». Et, comme toujours, c’est le public qui décide. 


Un regard rapide sur les longs à la lutte cette année : on y verra « Cheatin’ », du Bill Plympton dans ses oeuvres, où l’on devrait retrouver la patte farfelue et surréaliste de l’Américain ; « Anima Buenos Aires », de Maria Véronica Ramirez, quatre tableaux brossant la capitale argentine sur lit de tango ; « Rio 2096 », de Luiz Bolognesi, fresque sur le Brésil entre histoire et anticipation ; et « Tante Hilda ! », une fable écologique signée Jacques-Rémy Girerd et Benoît Chieux, le seul français, le seul à voir en famille.


Toujours pour les grands, une soirée basque (le 11 à 20h30 au Festival) verra la projection de « Gartxot », premier long en langue basque, précédée d’un concert de chorale basque, et suivie d’une rencontre avec l’un des réalisateurs basques et d’un cocktail... basque.



Des petits courts au gros Disney

Outre «Tante Hilda !» et la sélection de courts, les mômes, dès 7 ans, pourront se plonger dans les deux programmes courts « So British », en hommage à l’univers coloré des studios Halas and Batchelor – le clip du « Love Is All » de Roger Glover avec sa grenouille psyché, c’était eux ! –, et dans le cycle de courts « Les Films magiques » (à l’Entrepôt du Haillan), concocté par la société du même nom que dirige Fabrice De La Rosa pour la diffusion et la promotion du court d’animation partout en France. La même est derrière le programme « Spike 1 & 2 », deux histoires du lutin du Père Noël destiné aux 3-6 ans (au Festival). 


Enfin, deux longs-métrages hors-compétition peuvent être vus en famille : « La Reine des neiges », dernier-né des studios Disney (photo de Une, par l’équipe de « Raiponce »), sorti aujourd’hui, à voir en 2D ou en 3D ; et, en avant-première, le 15 à 15h, « Loulou, l’incroyable secret » , film français d’Éric Omond inspiré par les aventures de « Loulou » le petit loup et son pote lapin Tom, grand succès de la littérature jeunesse de Grégoire Solotareff sorti en 1991.


Parmi les petits à-côtés, on passera rapidement sur le ciné-musique à l’Auditorium, annoncé très tôt dans la saison de l’Opéra et déjà complet. Mais on notera que, tout au long de l’événement, le hall du Festival accueille tout un bric-à-brac d’objets liés au cinéma d’animation et une projection en boucle d’« Animons le dessin de presse », travail des éléves des Gobelins autour de dessins de Plantu et de confrères de sa fondation Cartooning For Peace. •

SLJ

Tarif Bègles 4,50-6€ ; Utopia 4-6,50€. Pass 5 séances (tous lieux) 25€.
www.lesnuitsmagiques.fr 

Photo : Le ciné d’animation recourt à un vaste éventail de techniques : dessin (« Loulou » en avant-première), 3D (« Spike »), figurines/modelages (« Lettres de femmes ») ou même du simple sable ! (« Braise ») © de g. à d. : Prima Linea / Les Films Magiques / Pictor Média XBO Films / Les Films du Nord